Troisième journée portes ouvertes au laboratoire parisien de Source : ambiance kermesse et pickpockets. Paradoxe : au moment où le “son français” déclenche une hystérie de louanges médiatiques sans précédent, les expériences sonores du laboratoire de la rue Payenne arrivent à leur terme avec ce double volume pantagruélique de 23 titres. Un dernier épisode loin […]
Troisième journée portes ouvertes au laboratoire parisien de Source : ambiance kermesse et pickpockets.
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Paradoxe : au moment où le « son français » déclenche une hystérie de louanges médiatiques sans précédent, les expériences sonores du laboratoire de la rue Payenne arrivent à leur terme avec ce double volume pantagruélique de 23 titres. Un dernier épisode loin d’être mortifère, où clins d’œil et second degré, emprunts d’une légèreté frisant parfois la fumisterie, dominent joyeusement. Pas de poseurs à cette party-zone enfiévrée, mais quelques pickpockets au manège trop criant pour ne pas se faire prendre la main dans le sac, tels ceux de Télé Pop Music qui osent aligner sans vergogne deux samples grillés, déjà repérés chez Portishead et DJ Shadow. Une poignée de crâneurs aussi, comme le tandem de choc Air meets Jean-Jacques Perrey ce pionnier du synthétiseur exhume de son grenier pour l’occasion quelques vieux modèles quasi hors d’usage qui accouche d’une relecture Pop corn version hype-kitsch 97, à prendre au choix comme un monument de ringardise irritant ou un entêtant chef-d’œuvre post-easy-listening. Peu farouches, les nouvelles têtes font assaut d’originalité pour attirer les regards, tels l’excellente electro-drum’n’bass d’Influx, les sensuels Mozesli dont la soul sexy emprunte son superbe gimmick aux Temptations et la délicate flûte déglinguée du performer Magic Malik. Les habitués de Source Lab et résidents du quartier Bastille, intronisé foyer infectieux de renommée internationale (ainsi, la presse anglaise parle désormais de B-Boys, comme Bastille Boys, quand elle évoque nos DJ’s), se taillent la plus belle part du gâteau, l’équipe Rough Trade (dreamteam ?) de la rue de Charonne et la Nova Connection voisine alignant à elles seules plus de la moitié des titres. Le florissant label Artefact, dirigé par Jérôme Mestre, tire sans conteste son épingle du jeu, grâce à Arnaud Rebotini qui, sous les pseudos Aleph, Maison Lafitte et Black Strobe (épaulé du Crazy Trainspotter), démontre l’étendue de son éclectique savoir-faire techno-house à quand l’album du maestro ? D’autres têtes connues, tels le fantasque Le Tone et sa performance de scratcher épileptique ou le palpitant retour aux sources hip-hop de DJ Cam, font presque figure de trublions dans ce déballage d’exercices hypnotiques. Dans la même veine, on regrettera que le flamboyant titre electro-hip-hop de Dee Nasty, le séminal Deenastyle de 1987, censé ouvrir les hostilités, n’ait fait qu’une apparition remarquée sur les pré-CD. Régler la facture des samples coûte, paraît-il, décidément trop cher…
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