Dans la famille de l’electro pour stades anglais, Groove Armada a toujours été l’oncle honteux, celui dont on collectionne en cachette les singles tout en ne dansant qu’avec des pincettes sur les grooves poissards et braillards.
A la façon d’Underworld ou Fatboy Slim, leurs I See You Baby ou Get down sont ainsi devenus des classiques de ces clubs où les jeunes Anglais boivent des alcopops et où leurs copines dansent autour des sacs à main Topshop. Des hymnes jouisseurs et insouciants, à l’élégance un peu trop ostentatoire pour être naturelle : de la dance-music qui empeste l’eau de toilette cheap, pourtant parfois capable de fugues autrement plus risquées.
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Groupe de montagnes russes, Groove Armada alterne depuis dix ans les braquages de dance-floor et les rafles de salons, avec des morceaux nettement plus atmosphériques et un rien pompeux qui ont fait la fortune des compilations chill-out. Le duo fut d’ailleurs l’une des premières grosses machine electro à recruter ses voix hors des cercles prévisibles, notamment vers le folk.
Ici, de la soul-sista Candi Staton au rappeur américain Rhymefest en passant par le chanteur affolé des Rakes, les Anglais ont une fois encore recruté très large, pour un album dont l’hédonisme et le grand brassage ont finalement été rattrapés par l’époque, des Klaxons à Chromeo. Dommage que le groupe se recroqueville parfois encore sur son savoir-faire et sur une efficacité clinique, là où les Chemical Brothers ont, eux, désormais rompu les amarres.
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