Ces dernières années, les albums d’illustration sonore ont été énormément exploités, à la fois pour nourrir des sampleurs et comme matériau de compilation. Luke Vibert, par exemple, avait édité deux albums regroupant les perles de sa collection. C’est que ces disques, trop longtemps réservés aux bacs de soldes, dissimulaient de vrais trésors, expérimentaux ou funky […]
Ces dernières années, les albums d’illustration sonore ont été énormément exploités, à la fois pour nourrir des sampleurs et comme matériau de compilation. Luke Vibert, par exemple, avait édité deux albums regroupant les perles de sa collection. C’est que ces disques, trop longtemps réservés aux bacs de soldes, dissimulaient de vrais trésors, expérimentaux ou funky : dédouanés d’obligations commerciales explicites, les compositeurs spécialisés dans ce genre, qui lorgne souvent vers l’exercice de style, ont régulièrement enregistré des joyaux luxuriants. On pense à Janko Nilovic, désormais adoré au Japon, ou encore Cecil Leuter (alias Roger Roger), auteur de morceaux électroniques primitifs tout aussi enthousiasmants que les jerks électroniques de Pierre Henry.
{"type":"Pave-Haut2-Desktop"}
Les albums de Harmonic 33 et Vincent Epplay qui viennent de sortir s’inspirent tous deux de l’illustration sonore, dont ils pastichent, chacun à sa manière, les pochettes génériques. Plus précisément, le label parisien Stembogen inaugure avec l’album de Vincent Epplay (uniquement disponible, pour le moment, en vinyle) une série de disques consacrés à la musique de cinéma et au bruitage des films. Mais, sous couvert d’une collection éparse de morceaux courts, de bruits environnementaux ou encore de petites déflagrations électroniques, Vincent Epplay a surtout réalisé un excellent album de musique concrète, dans la lignée des œuvres classiques du GRM. Ne se prenant jamais au sérieux, son disque est un pastiche de plusieurs genres (illustration sonore, musique concrète), une suite très construite de vignettes souvent très référencées mais qui, à la longue, racontent une longue histoire sonore. L’idéal serait ainsi d’écouter cet album en regardant une télévision diffusant des images muettes’
{"type":"Banniere-Basse"}