Après avoir copieusement désossé le blues (RL Burnside, T-Model Ford ou Twenty Miles), le label Fat Possum s’attaque au rock’n’roll avec le même fer à souder, avec les mêmes velléités de carrossier déraisonnable. Rien à voir avec la générosité novatrice d’un Jon Spencer : ici, on recycle sans défricher, à la manière d’un Facteur Cheval […]
Après avoir copieusement désossé le blues (RL Burnside, T-Model Ford ou Twenty Miles), le label Fat Possum s’attaque au rock’n’roll avec le même fer à souder, avec les mêmes velléités de carrossier déraisonnable. Rien à voir avec la générosité novatrice d’un Jon Spencer : ici, on recycle sans défricher, à la manière d’un Facteur Cheval du binaire américain. De ces Neckbones, originaires du Mississippi, naît une sorte de compression destructurée des us et coutumes rock. On y devine des moeurs rustiques sous une forme d’art gauche. On y pèse même le boulet des cours de rattrapage culturels. Ignare, donc imprévisible, Souls on fire cite pêle-mêle les Oblivians, les New Bomb Turks ou le Blues Explosion, traduit les New York Dolls en patois (sur Dead end kids) et tout le manuel du label Crypt en argot des bayous. Rugueux donc, pas trop nets sous les ongles, les Neckbones (aussitôt rebaptisés Redneck Bones, voire Raides Neckbones) s’imposent comme un modèle de décentralisation, comme un chapelet de tics urbains lestement transcrit en langage des champs. Bonne pioche, c’est le cas de le dire.
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