Du 12 janvier au 10 février, disséminé dans quinze villes du Val-de-Marne, le festival Sons d’Hiver fête en beauté ses dix (premières !) années d’existence en proposant en une trentaine de concerts, une sorte de panorama des dernières tendances musicales expérimentales contemporaines.
Une programmation fouineuse et pointue, basée sur le désir et la curiosité tous azimuts, particulièrement cohérente dans l’hétéroclite affiché et revendiqué de ses options, ouverte naturellement aux formes les plus diverses et avancées des musiques actuelles ? simplement parce que la créativité artistique aujourd’hui, comme le dit si bien Fabien Barontini, directeur artistique du festival depuis l’origine, « obéit de moins en moins aux injonctions d’un centre décideur mais à de multiples pôles. »
Fort de ce credo, parvenant miraculeusement à échapper au conformisme plombant des grands genres institués, sans pour autant sacrifier aux tentations groupusculaires et autres diktats sectaires des avant-gardes auto-proclamées, Sons d’hiver impose une fois de plus sa liberté d’esprit radicale et son indépendance viscérale vis à vis de toute chapelle esthétique ou politique.
Déployant sa programmation sur quatre axes bien distincts et complémentaires de la (post)modernité (les nouvelles technologies et lutheries électroniques, les nouvelles formes d’écriture savantes, les nouveaux territoires des musiques populaires, les dernières tendances du jazz contemporain), le festival nous promet quelques moments d’exception comme la longue suite expérimentale de Fred Frith, Traffic Continues, le concert du quartette Masada de John Zorn ou encore la première apparition publique tant attendue du nouveau groupe « américain » de Michel Portal. Mais on n’oubliera pas d’aller laisser traîner nos oreilles avides de curiosité aux musiques mutantes de Frédéric Le Junter, Pascal Comelade ou Garrett List, aux innovations informatiques de Bob Ostertag et aux ambiances techno-trances de Trans-Global-Underground’
Calendrier exhaustif des festivités et petite sélection de nos coups de c’ur.