Pour ses sept ans, Sonotown ambitionne de dresser un panorama de son histoire et des esthétiques musicales qu’il défend, à travers quatre événements de grande ampleur. On a décrypté la programmation date par date avec ses directeurs artistiques, Julien Boisseau et Marc Resplandy
« Sept ans, l’âge de raison » : c’est peut-être en vertu de l’adage rebattu que le crew a choisi de frapper aussi fort pour l’occasion. A travers quatre événements situés dans des lieux emblématiques, Sonotown n’ambitionne rien de moins que de dresser un panorama exhaustif de son histoire et des esthétiques musicales transversales qu’il défend : la techno de Détroit et la house de Chicago bien sûr, mais aussi et surtout la scène UK bass (Hessle Audio) et l’electro geek de Hollande (Creme Organization, Intergalactic FM). On a décrypté la programmation date par date avec ses directeurs artistique, Julien Boisseau et Marc Resplandy.
{"type":"Pave-Haut2-Desktop"}
SNTWN 7 YEARS DJ ACTS – 04 decembre au Virgo w/ Levon Vincent, DJ Richard, Ge-ology, Larry Bydon, Théorama & Jan Melnick
Pour cadrer avec le classique découpage du club Virgo en deux floors, un techno et un house, le collectif a invité dans son nouveau club deux pontes dans chacun de ces deux domaines. Ni Ben Klock ni Moodymann, mais Levon Vincent et Omar-S. Soit ce qu’il peut se faire de plus mainstream en restant « sonotown » (i.e. geek, déstructuré).
A côté des têtes d’affiche, des copains qui ont un jour participé à l’aventure ont été conviés (Larry Byndon) et des ouvertures musicales lorgnant vers le hip-hop ont été ménagées. Plus connu pour ses tracks techno, Ge-ology a aussi à son actif des productions qui évoquent Madlib. Suite au désistement d’Omar-S, l’événement est passé en gratuit avant d’une heure du matin.
http://www.youtube.com/watch?v=lisPiAjnigQ
SNTWN 7 YEARS LIVE ACTS – 18 decembre à la machine w/ Aux88 (Live), Vrilski aka Vril & Voiski (Live), Minimum Syndicat (Live), Aurora Halal (Live) & Theo Muller
Après une première date club, festive, au revoir le dancefloor. Dans la Machine du Moulin Rouge (le terrain de jeu de Sonotown depuis quatre ans), les platines ont été troquées pour un armada de synthétiseurs modulaires et autres machines, analogiques ou numériques. Au programme : une série de lives déviants qui s’annonce pour le moins excitante.
CONCRETE INVITE SNTWN 7 YEARS – 30 janvier à Concrete w/ Ben UFO, Call Super, Leif, Theorama
« Concrete invite Sonotown, c’est un pied de nez au game », s’amuse Julien. Avant de continuer : « Ça va faire grincer quelques dents, parce ce qu’on nous considère comme deux projets concurrentiels. Nous n’avons pas la même vision : Concrete c’est la fête, l’esprit rave, le grand rassemblement du Weather. Alors que je pense qu’il y a des gens qui se sont bien fait chier à des soirées Sonotown – un live bizarre, ce n’est pas très dansant. Mais c’est clair qu’on défend la même musique, à quelques exception près. Brice (DA de Concrete, ndlr) me traite souvent d’amateur de dubstep pour rire« .
Pour pousser la farce plus loin, c’est donc justement un plateau UK qui sera hébergé par la barge. La techno anglaise imprégnée des lourdes basses du dubstep est la marque de fabrique de Sonotown, qui a le premier invité ses meneurs de file dans la capitale : Ben UFO, Blawan. Le crew a aussi contribué à révéler (avec Release the Groove et Technorama) un DJ français nourri de cette esthétique : Oxyd.
SNTWN 7 YEARS PARIS MUSIQUE CLUB – du 14 au 17 janvier à la Gaité Lyrique
Cet événement-ci est à part : il ne s’agit pas d’une soirée mais d’une carte blanche courant sur quatre jours, dans le cadre de l’exposition Paris Musique Club à la Gaîté lyrique. Pour le coup d’envoi, défileront sur les enceintes un court extrait audio d’un morceau de chaque artiste que le collectif a invité sur ses soirées depuis 2008, dans l’ordre de passage. Les dernières notes de cette rétrospective, baptisée “Parcours” : celles d’un track signé du duo de musique acide Minimum Syndicat, qui clôture le volet de ces sept ans à la Machine du Moulin Rouge.
Anniversaire ou non, l’événement se serait déroulé de toute manière. Le choix du collectif de l’intégrer au programme des festivités est donc symbolique. Julien explique : « La Gaîté invite Sonotown, c’est cohérent. Ça cadre avec notre côté plus institutionnel, plus expérimental.« . Preuve à l’appui : la carte blanche s’achèvera avec une journée de live ambiant, soit de l’anti-club total. Un projet qui en rappelle un autre : celui des Siestes Électroniques, festival qui propose des sessions d’écoute de musique électronique calme et aventureuse dans des cadres insolites, le plus souvent en plein air ou au Musée du Quai Branly.
C’est en resituant Sonotown dans le tissus de l’événementiel français qu’on arrive à mettre le doigt sur son identité : en tension entre un pôle festif et pointu d’une part, et un pôle plus « institutionnel et expérimental » de l’autre. « Entre Concrete et les Siestes Électroniques« , résume Julien.
{"type":"Banniere-Basse"}