Révélé par The Roots, adoubé par Mavis Staples, l’Américain tient déjà debout tout seul comme un grand : son premier album le prouve. Critique et rencontre.
Gamin solitaire, bringuebalé par sa famille de Los Angeles à Philadelphie, en passant par New York à l’âge de ses premières guitares, Aaron Livingston, alias Son Little, a bien failli ne jamais percer dans la musique :
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“Après mes études, je me faisais du cash comme vendeur chez un fournisseur de meubles. Un matin, j’allais au boulot quand mon téléphone à sonné : c’était le manager des Roots qui m’invitait à une fête dans leur studio. On se connaissait un peu car j’avais parfois joué de la basse dans leur fameuse soirée, Black Lily, à Philly. Quand je suis arrivé à la fête, j’ai retrouvé Questlove, on a discuté en buvant des bières, puis on a joué de la musique, et j’ai chanté… Un mois plus tard, leur manager m’a rappelé pour me dire qu’ils avaient enregistré toute la soirée et qu’ils allaient utiliser un de mes refrains sur leur nouvel album (Guns Are Drawn sur The Tipping Point, 2004 – ndlr). Cette histoire m’a motivé à refaire de la musique sérieusement.”
Un disque inclassable
Le chemin de Son Little fut long et sinueux dans les coulisses de l’industrie du disque, entre enregistrements de maquettes et deals avortés avec les labels. Son nom est apparu ponctuellement ces dernières années, sur un remix de RJD2, à l’affiche du South by Southwest ou en première partie de la tournée de Mumford & Sons. Et puis, accomplissement d’un rêve de gosse, l’immense Mavis Staples, héritière des Staples Singers, lui confia la production de son ep Your Good Fortune.
“Je classe son père, Pops Staples, dans mes cinq guitaristes préférés de tous les temps. Il a grandi dans le Mississippi, il incarne le blues original, il jouait dans des petits joints avec Howlin’ Wolf et les autres. La famille Staples porte cette authenticité, on le ressent de façon puissante lorsqu’on travaille avec Mavis. En studio, sa seule présence te transporte immédiatement dans une autre époque.”
En cette fin d’automne, le premier album de Son Little est enfin tombé du ciel. Ce disque inclassable traverse plus d’un demi-siècle de black music américaine, pour dessiner le futur de la soul électro-acoustique. Sur scène, son équipe resserrée en trio – basse, batterie, guitare – devrait bousculer les prochaines Transmusicales de Rennes.
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