Le quatrième album du groupe français brille par sa liberté d’une chanson inclassable, improvisée et expérimentale.
On va en entendre des “bips” réprobateurs à la radio… Le titre de Soleil enculé, qui est également celui de la chanson conclusive, a tout pour plaire et tout pour faire reculer les moins téméraires. Parfait, la musique d’Arlt ne s’embarrasse pas de tiédeur. “C’est un titre qui, sitôt lancé sur la table, nous a d’emblée paru à tous percutant, obscur et limpide à la fois, explique Sing Sing, le cofondateur du groupe. Il est indéchiffrable et simple. Il contient la joie, la jouissance, l’insolence amusée d’un gros mot dans la bouche d’un enfant.”
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“Il transforme une insulte en mot d’amour. Il évoque une prière blasphématoire aztèque et un véhément cri d’allégresse. Il a l’air d’un graffiti baroque, chamanique et voyou.” Sur ce quatrième album, les deux têtes pensantes, Eloïse Decazes et Sing Sing, remontent aux sources des musiques qu’ils aiment, entre pop expérimentale, post-punk, chanson française, rumba et autres démonstrations exotiques.
Le tout bénéficie d’une énergie nouvelle, suite à la récente maternité d’Eloïse Decazes qui a permis une pause salvatrice. “La spontanéité ne connaît pas de méthode, commente Sing Sing. Ce disque a été motivé par l’enthousiasme et le désir. Il en va des chansons comme des baisers, des plongeons, des coups de fusil. On se lance, on recommence, on va vers la fraîcheur.” Entre Frère et sœur, Les Fleurs ou Le ciel est tarte, on entend une multitude de choses dans Soleil enculé, avec une grâce de guingois et une gestuelle que l’on imagine facilement ponctuée de percussions, cuivres et vents, de guitares jouées par Sing Sing et Mocke. Les violons de Bertrand Belin passent dire bonjour…
En résulte un “confluent de sources amoureuses, un dialogue carnavalesque avec ce que nous avons tous aimé à un moment ou à un autre”, dixit Sing Sing. En quoi ce gloubi-boulga musical témoigne-t-il de nos propres existences ? “S’y mêlent des tentatives de formuler l’étonnement toujours reconduit de voir remuer le monde, inquiétant sans doute mais toujours sidérant, bouleversant, toujours neuf y compris en son possible déclin. Un monde dont on s’étonne encore est un monde incontestablement vivant.”
Soleil enculé Objet Disque & Murailles Music/Kuroneko
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