Tant que la musique réservera ce genre de surprises, nous pourrons sans crainte continuer à considérer le disque comme l’égal de la galette des rois. Issu de la scène électronique allemande, Roman s’affranchit du genre en toute inconscience pour une œuvre qui part dans un nombre de directions invraisemblable. Au moins celui-là a-t-il lu intégralement […]
Tant que la musique réservera ce genre de surprises, nous pourrons sans crainte continuer à considérer le disque comme l’égal de la galette des rois. Issu de la scène électronique allemande, Roman s’affranchit du genre en toute inconscience pour une œuvre qui part dans un nombre de directions invraisemblable. Au moins celui-là a-t-il lu intégralement la notice de son home-studio pour ainsi toucher à tous les genres sans jamais choisir son camp. Cet artiste de Cologne conçoit une musique que l’on décrirait comme une electro-pop renforcée par des cuivres, des chœurs et plein d’autres choses propres à des genres plus traditionnels, dans des registres entre les comptines pour dance-floor (Devils Call), le funk moderne (Beat It), les bluettes évaporées et gentiment acoustiques (So What ) et les ballades intimistes à pleurer que ne renierait pas Antony And The Johnsons (Modlitwa).
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Loin de laisser la parole aux machines, Roman sert l’ensemble par une voix suave, à ranger entre les organes de David Sylvian (Japan) et de Paddy McAloon (Prefab Sprout). Une voix capable de s’emporter dans des élans soul, funky, aidée par des chœurs sortis d’une époque que les moins de 20 ans ne peuvent pas connaître (Skiver, Cuddle for a Corpse), comme si Air ou I Monster avaient eu l’idée de composer pour Edwyn Collins. Dans la lignée de l’épatante régénération du funk opérée par Jamie Lidell, Roman met à profit son inventivité et sa maîtrise des technologies pour déblayer de nouveaux territoires dans la pop. Où on le suivra les yeux fermés et les oreilles ébahies.
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