Au cours des cinq dernières années, Ian McCulloch aura produit beaucoup d’efforts sans résultat pour retrouver le rang qu’il occupait au début des eighties. Il aura pourtant suffi d’une rencontre fortuite, à Liverpool justement, avec un groupe en pleine ascension, pour que son nom réapparaisse au grand jour, auréolé d’un tardif mais juste statut de […]
Au cours des cinq dernières années, Ian McCulloch aura produit beaucoup d’efforts sans résultat pour retrouver le rang qu’il occupait au début des eighties. Il aura pourtant suffi d’une rencontre fortuite, à Liverpool justement, avec un groupe en pleine ascension, pour que son nom réapparaisse au grand jour, auréolé d’un tardif mais juste statut de grand frère spirituel. En coachant Coldplay en studio sur leur deuxième album, certains titres allant jusqu’à afficher un mimétisme quelque peu embarrassant pour les disciples, McCulloch a réussi un joli coup dont il compte désormais exploiter tous les ressorts.
A commencer par reprendre sa liberté et publier le premier album sous son nom depuis Mysterio il y a onze ans. Quant au renvoi d’ascenseur prévisible de ses jeunes amis superstars, il a lieu sur l’un des meilleurs titres de l’album, Sliding, où Chris Martin fait des chœurs et Jon Buckland sort les guirlandes d’arpèges qui ont fait la réputation du son Coldplay. Pour le reste, McCulloch concentre toute son énergie à rendre les plus vibrantes et habitées possible des mélodies assez robustes et identifiables, quoiqu’un tantinet redondantes pour qui connaît à fond la discographie des Bunnymen première et deuxième périodes. Love in Veins est un possible hit, tandis qu’en parodiant la structure de Across the Universe (Beatles) sur Playgrounds and City Parks, Ian cherche peut-être à se faire surnommer Maccu.
Du côté des arrangements, l’ambition affichée n’est pas bien haute. McCulloch a démontré par le passé qu’il pouvait occasionnellement faire un Sinatra(sh) tout à fait acceptable lorsque des bordées de violons servaient de support à sa voix de crooner, où encore un Jim Morrisson sans la quincaillerie christique lorsqu’il partait à l’abordage de montagnes psychédéliques. Ici, rien de tout ça, mais à la place une honnête tonalité pop-rock, par trop linéaire et sans surprise, qui fait actuellement l’affaire des radios FM ciblant les jeunes adultes propres sur eux. Un créneau dans lequel Coldplay, en s’y glissant, a réussi à s’imposer en maître, et dont l’opportuniste McCulloch espère sans doute récupérer à son tour l’usufruit.