Grossis, aigris et remisés au garage par leur chanteur d’il y a trente ans, les frères Asheton doivent à un buzz pro-Detroit (White Stripes en tête) de se voir inopinément offrir vidange, pneus rechapés et décrassage de carburateur (flingué). Dans le grand embouteillage des groupes en “The”, la Stoogemobile impose encore le respect : Little […]
Grossis, aigris et remisés au garage par leur chanteur d’il y a trente ans, les frères Asheton doivent à un buzz pro-Detroit (White Stripes en tête) de se voir inopinément offrir vidange, pneus rechapés et décrassage de carburateur (flingué). Dans le grand embouteillage des groupes en « The », la Stoogemobile impose encore le respect : Little Electric Chair déboîte, double et dépote avec une vivacité effectivement électrisante ; Loser défie les Hives au sprint et, sur Dead Rock Star, la guitare folâtre sur le bas-côté avec une témérité rappelant fugitivement les embardées slalomeuses de Fun House.
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Mais passé ces bouffées de nostalgie, une maousse moitié de Skull Ring se révèle aussi cossarde, tocarde et ramenarde que les récents albums d’Iggy Pop (à la notable exception d’Avenue B). Car si l’Iguane a toujours une voix magique (Till Wrong Feels Right) et le sens de la formule ironique (Whatever), l’imagination n’est au pouvoir ni côté invités ni côté chansons. Bien que célébrant « les bagnoles rapides et les meufs chaudes » (Skull Ring), Iggy, craignant probablement que son disque n’incite à la violence routière, commercialise un CD conçu pour mettre KO les capacités de lecture des autoradios.
Une attention aussi citoyenne que superflue : les nouveaux potes d’Iggy (Peaches ou, surtout, Green Day et Sum 41) ayant fait de la tôle froissée et des carrosseries embouties leur fonds de commerce musical, l’automobiliste ayant pris la peine de transférer l’objet sur cassette a vite l’impression d’avoir dans son habitacle un effroyable carambolage. Et, plutôt que d’allègrement prendre son pied, aurait donc tendance à le lever.
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