C’est pas qu’on soit particulièrement taupe, ou rat, mais quand même : c’est bel et bien dans l’underground américain qu’on a le plus envie d’aller passer ses vacances. Le couple Cagney & Lacee reçoit à New York, au milieu d’une savante discothèque, en compagnie toujours excellente de Dean Wareham, venu de Luna en voisin. Comme […]
C’est pas qu’on soit particulièrement taupe, ou rat, mais quand même : c’est bel et bien dans l’underground américain qu’on a le plus envie d’aller passer ses vacances. Le couple Cagney & Lacee reçoit à New York, au milieu d’une savante discothèque, en compagnie toujours excellente de Dean Wareham, venu de Luna en voisin. Comme dans le feuilleton Dream on le couple pose, sur la pochette, dans un appartement proche de celui de Simon Tupper , Cagney & Lacee ont la mémoire prise en otage, submergée par le souvenir intime. Non par des extraits de films, mais par des milliers de disques, qui parlent désormais pour eux : ainsi, Cagney & Lacee ne font même plus l’effort d’écrire des chansons, parlant naturellement la langue des autres, bien plus à l’aise dans leurs intérieurs que chez eux. Dans de vilains films d’horreur, on a déjà vu des petites filles parler avec de grosses voix d’adultes, habitées par des âmes trop grandes pour elles : ainsi, Lacee reprend Lee Hazlewood, Marty Robbins ou une antiquité de Nico avec sa voix fluette, sa batterie-jouet, ses claviers minimes et sa guitare prépubère. Pourtant, toutes ces vieilles scies country (Greyhound goin’ somewhere, For the sake of the children) retrouvent ici un tranchant largement émoussé par la rouille de Nashville car traitées avec minutie et affection. Parents adoptifs tendres et humbles, Cagney & Lacee reçoivent ces chansons comme leurs propres enfants : il y a beaucoup d’amour et peu d’amour-propre dans Six feet of chain.
Groupe récréatif (un Number One Cup et un Yum Yum en vacances de toute maniaquerie), Hooker OK reçoit, sur la pochette, dans sa baignoire. Lo-fi toute propre, donc. Mais pas seulement : Peter O’Connell et Michael Kirts ont beau chanter « Je me suis lavé pour toi », il reste des bleus sur ces Moonman ou Lunar landing qui, comme leurs noms l’indiquent, évoquent la chaleureuse mélancolie de Luna. Mais un Luna sans luxe, sans son un Luna désertique, tout en sable et en caillasses. C’est parfois beau comme un clair de terre à Maubeuge (le romantique Postcards to Margaret ou Goodbye for now), c’est aussi à l’occasion con comme la lune (Message from Mars, Music box).
{"type":"Pave-Haut2-Desktop"}
{"type":"Banniere-Basse"}