Decoy-Houlala/Bondage Kingscourt, un trou paumé à soixante bornes de Dublin. A l’ombre d’une Guinness, les deux frangins Finnegan évoquent leurs cousins du Nord, les Undertones. Paul, le petit dernier, trop jeune pour aller au pub, s’applique devant le miroir à imiter les postures vindicatives de Damian O Neill. Trois rues plus bas, Julie McDonnel, 17 […]
Decoy-Houlala/Bondage
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Kingscourt, un trou paumé à soixante bornes de Dublin. A l’ombre d’une Guinness, les deux frangins Finnegan évoquent leurs cousins du Nord, les Undertones. Paul, le petit dernier, trop jeune pour aller au pub, s’applique devant le miroir à imiter les postures vindicatives de Damian O Neill. Trois rues plus bas, Julie McDonnel, 17 printemps et un visage de faon indocile, rêve à ses sœurs blondes des Amériques : Debbie Harry et Nancy Sinatra, dont elle connaît par cœur le répertoire. Pendant ce temps, Aidin O Reilly, frisée et boulotte, apprend le saxo et le trombone. Cheminement classique, corollaire de l’ennui provincial, ces cinq-là plus un batteur se rencontrent par hasard et forment The Would-Be s. Suit un premier maxi remarquable et remarqué par nul autre que John Peel qui mise tout son pécule sur I’m hardly ever wrong comme il l’avait fait dix ans plus tôt sur Teenage kicks. Le coup d’essai est lumineux. Toute la subtilité mélodique des Tones mariée à la voix de Blondie, le tout agrémenté de volutes cuivrées qui rappellent The Beat par leurs attaques discrètes et leurs sonorités un peu sèches, on ne peut rêver meilleure combinaison. Fin du premier acte.
Une fois comblé son plus intime désir (interpréter Sugartown de Nancy Sinatra sur scène), Julie s’en va et laisse la place toute chaude à Eileen Gogan. Si l’érectomètre reste en position optimale, la musique des Would-Be s, elle, y laisse un zeste de fraîcheur. Le second maxi, produit par Stephen Street (toujours sur les bons coups) se situe un ton en dessous du premier mais reste largement dans le haut du tableau. Fin de l’acte deux. Le troisième acte est une parenthèse, ce mini-lp qui reprend les huit titres des deux maxis sous une pochette fruitière de saison. Pratique, donc, pour un résumé de l’histoire en cours. A suivre de très près.
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