Plongée dans l’univers étrange et inquiétant des fines lames de l’electro pop suédoise.
Souvent sous-estimé, ou brocardé en raison de leur goût pour les synthés 80 un poil dégoulinants, le duo de frangins suédois The Knife (Karin et Olaf Dreijer) produit une musique étrange, inquiétante, mix d’influences aussi diverses que Laurie Anderson, la techno synthétique début des années 90 ou encore Björk. Leur production ambitieuse et singulière connaît pourtant de nombreux aficionados, du hip-hopeux français Tacteel à Justin Timberlake, qui pourrait faire appel à eux pour son nouvel album.
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Plus qu’un simple projet musical, The Knife se conçoit davantage comme une expérience totale, qu’il faut aussi appréhender visuellement. Avec l’artiste vidéaste Andreas Nilson, le groupe a bâti un univers à sa mesure, graphique et chaotique, que l’on pourrait situer au croisement de David Lynch, du Locataire de Polanski et des collages de Linder Sterling. Ce double CD/DVD propose un enregistrement audio et vidéo du groupe live, sur ses terres de Gothenburg, avec Jay-Jay Johanson en guest-star. Statique, très sombre, la performance est un peu ennuyeuse : le duo y joue masqué, sur bandes, en combinaisons rétro-futuristes.
Les onze vidéos recèlent heureusement quelques trésors tels le barré et flippant Silent Shout, déambulation hallucinée dans des terres glaciales et des textures organiques peu rassurantes. Pass this on, interprétée par une chanteuse blonde dans un karaoké nordique vaut elle aussi le détour. Mais on conseillera de commencer le visionnage par le bonus, When I found The Knife : une petite vidéo en forme de conte enfantin dégénéré qui met en scène un lapin, représentant de leur label Rabid Records, parti à la rencontre du groupe pour les signer. The Knife, ou le retour du refoulé ?
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