A équidistance des dance-floors bondissants et des fosses incandescentes, entre brutalité rock et rebonds dance, la musique de Bloc Party est trop maligne, et beaucoup trop pressée, pour choisir son camp. Elle est ainsi, d’une certaine manière, son propre remix, funambule oscillant avec urgence et grâce entre les deux univers. Reprendre intégralement Silent Alarm, l’increvable […]
A équidistance des dance-floors bondissants et des fosses incandescentes, entre brutalité rock et rebonds dance, la musique de Bloc Party est trop maligne, et beaucoup trop pressée, pour choisir son camp. Elle est ainsi, d’une certaine manière, son propre remix, funambule oscillant avec urgence et grâce entre les deux univers.
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Reprendre intégralement Silent Alarm, l’increvable premier album du groupe, le confier aux copier-coller de petits camarades, mêmes brillants (Whitey, Four Tet, Automato, DFA 1979, Erol Alkan, M83 ou Mogwai notamment), est donc à première vue une entreprise un peu vaine. Certains se cassent effectivement les dents sur la perfection originelle, ne savent ni transformer ni magnifier, perdent leur latin dans des tentatives futiles d’ajouter du trop au suffisant ; ainsi de Whitey et d’Erol Alkan avec Helicopter et She s Hearing Voices, de quelques saillies dance à l’extrême limite de la plouquitude. D’autres en revanche se tirent (un peu) mieux de l’exercice délicat : Ladytron parvient à insuffler une belle étrangeté à Like Eating Glass, M83 bouleverse radicalement, par un traitement stellaire de sa spécialité, The Pioneers, Automato synthétise efficacement Price of Gasoline, Four Tet fait dériver So Here We Are dans d’impressionnants méandres soniques.
Au final, et malgré ces quelques moments moins oiseux, l’exercice de style reste irrémédiablement dispensable.
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