Présent au festival de Marseille les 5 et 6 juillet, Sidi Larbi Cherkaoui présente Rien de Rien, première chorégraphie bavarde comme une pie, inscrite dans la tradition du théâtre-danse de Platel.
« Si moi, Sidi Larbi Cherkaoui, « Marocain/Belge homosexuel, j’énonce une généralité à propos des migrants ou des homosexuels, mon contexte personnel et surtout mon sang me servent « d’alibi ». Le premier Belge ou hétérosexuel venu qui dit la même chose est un raciste ». Sidi Larbi ne s’intéresse qu’à cette limite infime, à cette frontière qui transforme le sens du propos et la mise au pilori. Avec la même acuité, il porte son regard et questionne tout autant ce qui lui est proche que ce qui lui est étranger. Sur sa scène comme un mot d’ordre, une immense calligraphie en arabe revendique « Il n’est séduisant que l’interdit ».
Et c’est à la rencontre de ces interdits que Sidi Larbi nous entraîne. Interdits, de dire, d’être émus, et ceux de désirer se mêlent avec lui dans un joyeux fourre-tout iconoclaste. La danse hip hop se déglingue, le lac des cygnes se parodie. Les technos beat se confrontent à la musique classique. Des corps à peine sortis de l’enfance se mêlent à d’autres entrant dans la vieillesse. Des chansons de cabaret s’intercalent aux confessions intimes et aux souvenirs de voyages. Rien de Rien a du charme, est un spectacle inclassable dans la grande tradition de ceux du théâtre-danse d’Alain Platel avec lequel il a travaillé souvent. Pour cette première chorégraphie, Sidi Larbi Cherkaoui s’affirme comme un créateur qui compte. Représentant d’une génération qui a envie de vivre au-delà des conventions d’une pensée dite unique, il ne cesse de nous pointer du doigt les piloris plantés au quatre coin de nos esprits. Une vraie balade de santé.
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Les 5 et 6 juillet au Festival de Marseille.
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