OK, ce n’est même pas un véritable album, sept titres seulement, quelques minutes de musique seulement. Et pourtant… Il y a déjà là, ne serait-ce que sur Shorley wall ou A Place I call home, plus d’idées et de mélodies que dans quelques millions de doubles albums fats et terminés à la grosse truelle longtemps […]
OK, ce n’est même pas un véritable album, sept titres seulement, quelques minutes de musique seulement. Et pourtant… Il y a déjà là, ne serait-ce que sur Shorley wall ou A Place I call home, plus d’idées et de mélodies que dans quelques millions de doubles albums fats et terminés à la grosse truelle longtemps après le crépuscule des idées. Discrète et têtue, cette chanson, Shorley wall, n’a choisi de sortir de sa cachette qu’en fin d’année : trop tard pour figurer dans les meilleurs titres de 98, trop tôt pour 99. Résolument à part, cette pop n’a visiblement pas envie de fréquenter n’importe qui dans les classements. Disque d’une autre époque on le jurerait rescapé du coffre-fort du regretté label Cherry Red , Shorley wall est pourtant stupéfiant de modernité, d’à-propos. On se croyait à l’abri de cette nostalgie bêtasse : en quelques minutes, ce premier mini-album (après un single pour le label Transcopic, le jouet du guitariste de Blur Graham Coxon) a pourtant réveillé une vieille flamme. Il va falloir monter au grenier, là. Se replonger dans cette pop-folk bucolique qui, du Prefab Sprout balbutiant de Swoon à Dream Academy, de Lilac Time aux Red Guitars, deOut Of My Hair à Shelleyan Orphan, a fourni à la musique britannique quelques-unes de ses chansons les plus délicates. On le précisait : Shorley wall n’est pas un véritable album, plutôt un single rallongé. Ce qui explique, ici, quelques insignifiantes faces B. Mais c’est dans ces moments assez pénibles que l’on réalise que ce groupe mixte ne répond présent à aucun appel des castes, capable de passer de la pop la plus minutieuse à un rock régressif et oléagineux. Même si ses tâtonnements ne sont pas forcément dignes d’être ainsi exposés, ce groupe a l’exigence de n’écouter que ses propres fantasmes, sa seule déraison. Du coup, Shorley wall montre ce qu’il y a de merveilleux et de dangereux aussi à enfermer cinq jeunes gens dans une maison pendant quatre semaines, sans garde-fous mais sans garde-chiourmes. Entre les vastes espoirs que laisse apercevoir la chanson phare et les doutes soulevés par la plupart des autres titres, puisse ce groupe nous prouver que ses égarements, ses fausses pistes sont bien là où on croit les avoir repérés.
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