Il existe un son Timbaland, reconnaissable entre mille, dès les premières mesures : un beat minimal, crado, syncopé, à la puissance et au rayonnement extrême, sur lequel viennent se poser des mélodies vocales sinusoïdales, inédites et baroques, loin des canons de la pop-music. Même lorsqu’elle revêt l’apparence d’une grosse machine pop conçue pour caracoler en […]
Il existe un son Timbaland, reconnaissable entre mille, dès les premières mesures : un beat minimal, crado, syncopé, à la puissance et au rayonnement extrême, sur lequel viennent se poser des mélodies vocales sinusoïdales, inédites et baroques, loin des canons de la pop-music. Même lorsqu’elle revêt l’apparence d’une grosse machine pop conçue pour caracoler en tête des charts, une chanson produite par Timbaland a toujours une dimension qui échappe et va bien au-delà de l’immédiateté du tube : un côté vicié, tordu, spatial, qui laisse à penser qu’elle provient d’un univers parallèle, régi par ses propres normes sonores et rythmiques.
{"type":"Pave-Haut2-Desktop"}
Shock Value est un disque important pour Timbaland, qui n’a jamais vraiment réussi à égaler en solo le succès remporté par les artistes qu’il a produits. Une pression dont ce disque porte pourtant tous les stigmates : l’ambition démesurée mais assumée, et une liste de featurings longue comme un casting de Lelouch : Snoop Dog, Missy Eliott, Timberlake, Furtado, The Game, 5O Cent, Jay-Z The Hives, She Wants Revenge, Elton John ou l’Anglaise Mia. Un côté catalogue, bilan de compétences qui agace par moment et ne sert pas forcément le projet. Peu homogène, le disque prône le mélange des genres, foulant les biens connues terres hip-hop et r n’b, mais s’aventure également sur le terrain plus glissant du rock.
Mais à trop vouloir épater la galerie, et sortir le disque ultime qui viendrait couronner son travail passé, présent et futur, Timbaland passe à côté de son ambition initiale : s’affirmer en tant qu’artiste solo. Il faudrait pourtant être d’une totale mauvaise moi pour ne pas succomber à certains titres époustouflants, dont la production laisse le reste de la planète à des années lumières ? comme le rap sombre et dantesque de Kill Yourself ou la glaçante et sexuelle Bounce qui réunit Dr Dre, Missy Eliott et Justin Timberlake. Je me sens comme une sorte de sorcier , s’amuse Timbaland. On parlerait plutôt du roi Midas.
{"type":"Banniere-Basse"}