En douze ans d’existence musicale, Mark Bell, l’homme caché derrière le pseudo de LFO n’a sorti qu’un nombre ridicule de disques : à peine quelques maxis et surtout trois albums. Le premier, Frequencies, date de 1991 et figure parmi les disques les plus influents de la techno anglaise. Le second, Advance, tout aussi beau, est […]
En douze ans d’existence musicale, Mark Bell, l’homme caché derrière le pseudo de LFO n’a sorti qu’un nombre ridicule de disques : à peine quelques maxis et surtout trois albums. Le premier, Frequencies, date de 1991 et figure parmi les disques les plus influents de la techno anglaise. Le second, Advance, tout aussi beau, est arrivé en 1996. Le troisième sort ces jours-ci. LFO, entre chaque disque, aime donc prendre son temps. Pourtant, derrière cette apparente lenteur se dissimule l’un des musiciens les plus prolifiques et précurseurs de l’époque. Mark Bell ne se contente pas d’être LFO, il est aussi le démiurge très inspiré qui a présidé à la confection des albums Homogenic et Selmasongs (BO de Dancer in the Dark) pour Björk, ainsi que de l’album Exciter de Depeche Mode.
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Sheath, le nouvel album de LFO, est un disque fait à la maison, dans un cadre intime. C’est un immense album chargé d’émotions et de tourmentes, qui puise son cœur dans le travail de Kraftwerk, les idoles de toujours de Mark Bell. L’album prend aussi ses racines dans d’autres contrées, celles de My Bloody Valentine : sur Blown, Mark Bell a tenté de faire un morceau dans la veine de ce groupe, simulant leurs sonorités planantes avec ses machines rêveuses. Ailleurs, il réinvente le son acide vintage, à l’aide de marteaux-piqueurs punk, de basses denses, de machines virevoltantes. Partout, le disque déborde d’une énergie communicative, d’une richesse déconcertante, notamment grâce à un vertigineux son d’ensemble, volant bien au-dessus de toute la concurrence.
Limpide mais opaque, lumineux mais élégiaque, jamais gratuitement compliqué, Sheath est un album complexe et serein, à l’image de son auteur, qui se dévoile davantage à force d’écoutes et s’appréciera avec les années. Dans six ou sept ans, il sera peut-être temps de songer au suivant.
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