A peine sortie de l’hôpital, la reine de la soul livre un album flambant. Critique et écoute.
La vie de Sharon Jones ressemble parfois aux plus terribles de ses refrains soul, à moins que ce ne soit l’inverse. Opérée d’un cancer à 57 ans, juste après avoir achevé cet enregistrement l’été dernier, la chanteuse a subi six mois de chimiothérapie. Son label Daptone a dû repousser la sortie du disque, et annuler ses concerts. Triple bonne nouvelle en 2014 : la soul sister revient dans la lumière avec cet album rutilant, un morceau sur la BO du nouveau Scorsese et un Olympia en mai.
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Sur plusieurs morceaux de ce sixième album, sa voix part toujours des profondeurs de son âme, lui arrache un morceau de cœur et racle le fond de sa gorge avant d’exploser à l’air libre. Même une meute de fauves affamés battrait en retraite lorsqu’elle rugit “Retreat!” sur le morceau du même nom. Au niveau des compositions, rien de vraiment neuf : les Dap- Kings magnifient cette soul acoustique vintage ayant également fait la notoriété de Lee Fields ou de Charles Bradley sur le label Daptone. Give the People What They Want ressemble au précédent album de Sharon Jones, et probablement au prochain. Mais ce millésime est judicieusement baptisé, le public sera comblé.
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