Au service de Sa Majesté Barry, le compositeur du prochain James Bond révise ses classiques avec des voix enviables. Fort de prestigieux galons brodés par les doigts d’or d’Hollywood notamment pour ses scores de Stargate et Independence Day , le compositeur anglais David Arnold s’est donc vu confier la patate chaude suprême : l’écriture […]
Au service de Sa Majesté Barry, le compositeur du prochain James Bond révise ses classiques avec des voix enviables.
Fort de prestigieux galons brodés par les doigts d’or d’Hollywood notamment pour ses scores de Stargate et Independence Day , le compositeur anglais David Arnold s’est donc vu confier la patate chaude suprême : l’écriture de la bande originale du prochain James Bond, tomorrow never dies. Une mission ô combien kamikaze : tenter de redonner sa noblesse à un exercice largement tombé en disgrâce depuis que John Barry a déserté l’illustre pupitre qui fut le sien à onze reprises de 62 à 87. On découvrira non sans appréhension comment l’agent Arnold s’est sorti de ce guêpier dès le mois prochain.
Pour patienter, le décidément obsessif David Arnold livre avec Shaken and stirred sa propre lecture des plus grands thèmes bondiens, comme s’il avait fallu absolument en passer par ce bizutage initiatique passe ton Barry d’abord , obtenir son permis de tuer le père avant de plonger seul et sans filet dans le grand Bond. Parce qu’il existe en gros trois catégories de James Bond les bons, les moins bons et ceux dont Barry n’a pas écrit la musique , David Arnold a respecté ici ces proportions tripartites. Double zéro oblige, il y a donc deux vrais ratages : la version chantée par Chrissie Hynde du déjà plombé Live and let die in memoriam de Virieu , et celle, assez grossière, du pourtant somptueux We have all the time in the world par Iggy Pop. L’autre catégorie regroupe des francs-tireurs qui se sont réapproprié des thèmes instrumentaux en les poussant dans les extrêmes : façon Dr Techno (Leftfield) ou Drum’n’Thunderbass (LTJ Bukem), la palme du plus beau colis piégé revenant aux Propellerheads et à leur mise à feu et à sac du thème principal de On her Majesty’s secret service. Vient enfin la catégorie la plus fidèle aux schémas édictés par Barry : celle des interprètes purs, ces voix qui épousent au remous près les reliefs de la musique, qui se plient harmonieusement à ses secousses brutales et ses rebondissements multiples, bref, qui acceptent de n’être que des voix sans ego. Un exercice duquel sort assez grandi le trio de James Bond’s girls Aimee Mann, Shara Nelson et Natacha Atlas mais qui profite surtout aux organes puissants de David McAlmont et Martin Fry ainsi qu’aux chuchotements pervers de Jarvis Cocker, logique successeur de Shirley Bassey comme animal de compagnie des grands vertiges bondiens. On regrettera simplement que Björk à qui Arnold avait offert il y a quelques années le volcanique Play dead , pressentie dans un premier temps pour interpréter You only live twice, ait décliné l’invitation : dans ce casting presque sans faille, elle aurait fait une Miss Moneypenny tout à fait remarquable.
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