Traversant le temps sans jamais perdre en intégrité, les Ecossais de TEENAGE FANCLUB se rappellent à notre bon souvenir avec un huitième album particulièrement réussi et accueillant.
Le jour où l’on dressera la liste des quelques groupes pop qui nous sont venus en aide quand nous avions un bout du coeur ou le tibia brisé, on y couchera très certainement le nom de Teenage Fanclub. Depuis plus de vingt ans, le groupe originaire de Glasgow (formé en 1989) n’a jamais oublié de venir nous tendre ses disques lors des coups de moins bien. Des disques sous influence Byrds, Big Star ou Beach Boys, qui croient autant au bonheur éphémère qu’à la lose passagère.
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Chez Teenage Fanclub, ce qu’on cherche à raconter, c’est ce joli moment d’entre-deux où l’éclaircie semble poindre en plein marasme. Ou alors celui où l’on comprend que l’épiphanie va brutalement s’achever. Des albums comme Bandwagonesque (1991), Thirteen (1993) ou encore Grand Prix (1995) et Songs from Northern Britain (1997) regorgent de petites bandes originales pour ces étranges périodes interstitielles. Les puristes regretteront peut-être la disparition du son un peu distordu qui faisait le charme des débuts, mais le nouvel album, miracle, regorge de perles de songwriting, que le groupe devrait trimballer en France d’ici la fin de l’année.
“Ce qui nous intéresse avant tout, c’est d’écrire de bonnes chansons. Tout le reste, la vie de tournée, le succès, ne nous a jamais vraiment grisés. Nous avons joué avec des groupes comme Nirvana, Sonic Youth ou Oasis, et jamais nous n’avons cherché à entrer en concurrence avec eux. Les gens de Glasgow n’aiment pas trop se montrer”, explique humblement Norman Blake. Et c’est vrai qu’avec sa discographie quasi irréprochable, Teenage Fanclub peut aspirer à rejoindre ces groupes précieux que le temps n’est pas encore parvenu à abîmer.
Sur Shadows comme sur les autres disques du groupe, on retrouve ces mélodies adolescentes et lumineuses qui ne demandent d’autre postérité que celle de l’instant. On pense à Sometimes I Dont’ Need to Believe in Anything et Baby Lee qui ouvrent l’album, à Shock and Awe et The Back of My Mind, deux petites merveilles aussi poisseuses qu’atmosphériques, ou encore à des titres plus doux, comme le très velvetoïde Sweet Days Waiting.
“Je crois que nous avons fait un bon disque de Teenage Fanclub. De toute façon, nous ne saurions pas faire autre chose. Je pense que c’est à la fois ce qui nous a aidés et ce qui nous a desservis. Nous avons toujours eu, et aujourd’hui encore, une idée précise de ce que devait être la musique de Teenage Fanclub. Et nous n’avons jamais eu envie de faire aucune concession.” Un mélange de respect et d’obstination qui fait aujourd’hui de Teenage Fanclub l’un des groupes les plus attachants de la pop britannique. Puissent-ils sortir de l’ombre avec Shadows.
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