L’hyper inventif duo venu de Seattle poursuit ses explorations sonores et oniriques dans la lignée de Sun Ra et George Clinton. Inclassable et envoûtant.
Bien avant les rodéos funk de Kendrick Lamar sur l’album To Pimp a Butterfly (2015) et la hype cosmique du jazz des voyages interplanétaires made in UK, Shabazz Palaces – duo prolifique tout droit sorti de Seattle formé par Ishmael Butler (ex-Digable Planets) et Tendai “Baba” Maraire – déblayait déjà l’héritage afro-futuriste de Sun Ra, George Clinton et consorts avec des disques fuselés comme un astronef.
{"type":"Pave-Haut2-Desktop"}
Trois ans après le diptyque Quazarz : Born on a Gangster Star et Quazarz vs. The Jealous Machines, les deux potos rempilent avec The Don of Diamond Dreams, un album à écouter sur la Highway One au coucher du soleil, quelque part entre Malibu et Santa Barbara.
Des oscillations de l’effet chorus de la guitare au très emmitouflant son du saxo de Carlos Overall sur Reg Walks by the Looking Glass, en passant par les nappes synthétiques de Money Yoga, cette nouvelle livraison ouvre grand les portes aux errances introspectives et à la remise en question, à travers une collection ramassée de sketches dessinant des paysages oniriques, sur lesquels planent les fantômes des pionniers du sound-system.
Riches d’une carrière jalonnée d’expérimentations et de collaborations (avec Flying Lotus et Thundercat chez WOKE, ou encore aux côtés de Daniel Lopatin, mastermind de Oneohtrix Point Never, chez 319), Ishmael Butler et Tendai Maraire
se situent encore aux avant-gardes du brouillage de pistes, reléguant la notion de genre musical au placard.
The Don of Diamond Dreams (Sub Pop/PIAS)
{"type":"Banniere-Basse"}