Dix albums, parmi des centaines, sortis de la cuisse de Sgt. Pepper.
Pink Floyd : The Piper at the Gates of Dawn (1967)
Le premier des nombreux albums influencés par Sgt. Pepper, et pour cause : il fut enregistré dans un studio voisin à Abbey Road au même moment ! Les fluides ayant sans doute filtré à travers les cloisons, pas forcément à sens unique, on retrouve concentrées sur ces deux albums majeurs toutes les innovations et les fantaisies psychédéliques de l’année 1967. Débutant à l’époque, Pink Floyd prendra naturellement la relève des Beatles pour dominer le son des années 1970.
{"type":"Pave-Haut2-Desktop"}
The Zombies : Odessey and Oracle (1968)
C’est sans nul doute le Sgt. Pepper maudit, l’immense chef-d’œuvre de la pop british de la fin des sixties, supérieur en bien des points à son modèle. Déjà séparé lorsqu’il atterrit dans les bacs, le groupe de Colin Blunstone et Rod Argent justifiait ainsi son patronyme, et c’est sa réapparition tardive dans les classements des albums pivots du psychédélisme doux qui fera de ces Zombies des anges et de cette odyssée un trip inoubliable.
America : Holiday (1974)
Produit par George Martin, le quatrième album de ce trio américain exilé en Angleterre est celui qui s’éloigne le plus de leurs bases folk-rock pour épouser les canons de la pop baroque tels qu’ils furent inventés par les Beatles des années auparavant. Les mélodies et harmonies de voix comme les orchestrations, fluides et distinguées, sont directement empreintes de l’influence Sgt. Pepper, mais dans un décorum plus bucolique que psychédélique.
Prince : Around the World in a Day (1985)
Dans les années 1980, Michael Jackson s’octroya le catalogue d’édition des Beatles, mais c’est son rival Prince qui réalisa le Sgt. Pepper de l’époque. Un disque-fresque, directement inspiré de l’original, avec son atmosphère de fête foraine psyché et ses tubes pop enchâssés comme dans une farandole. Avec Purple Rain et cet arc-en-ciel funky, Prince faisait alors la pluie et le beau temps sur la planète musicale.
XTC : Oranges & Lemons (1989)
Après avoir arrêté définitivement la scène en 1982, ce groupe anglais issu du punk s’est capitonné en studio comme son modèle pour laisser libre cours à son excentricité et à une écriture pop onirique et sophistiquée. Le génie incompris Andy Partridge brille d’excellence, aussi bien dans le pastiche (The Dukes of Stratosphear) que sur les albums de XTC, dont celui-ci qui clôturait les années 1980 en beauté.
Jellyfish : Bellybutton (1990)
Certes, la production sous anabolisants ne rend pas justice à la qualité des chansons, mais ce groupe californien aura clairement affiché sa prétention de devenir les Beatles des années 1990. Très influents par la suite, ils ont rempli en partie leur mission, mais c’est surtout en solo que ses membres, Roger Manning Jr. ou Jason Faulkner, ont animé cette beatlemania tardive de la Côte Ouest.
L’Affaire Louis Trio : Mobilis in Mobile (1993)
S’il fallait un album français dans la liste, le quatrième du trio lyonnais remplit aisément le cahier des charges. Tombé dans la marmite Beatles très jeune, Hubert Mounier, alias Cleet Boris, y mêlait ses souvenirs de Jules Verne dans une fresque épique, orchestrée en grande pompe, qui convoquait les sensations de l’enfance sans omettre la gravité du monde des adultes.
Elliott Smith : Figure 8 (2000)
Après des débuts solo en songwriter fragile et minimaliste, le colosse de Portland a fini par faire éclore sur bande tout son amour des Beatles, enrobant ses mélodies graciles d’arrangements baroques et d’harmonies délicates. Sur cet ultime album, il effectue même le voyage jusqu’à Abbey Road pour y graver trois titres au plus près de la source, et nul doute que les studios, restés intacts depuis l’époque, ont reconnu des vibrations familières.
Tame Impala : Lonerism (2012)
Les innovations sonores de l’ère psychédélique des Beatles ont perduré à travers les âges pour se nicher partout dans la pop des cinquante années suivantes. Le deuxième album des Australiens en fait la démonstration en les déployant avec fracas, sans sombrer pour autant dans l’excès, les mélodies puissantes rappelant que le songwriting est la base de cette formule magique.
The Flaming Lips : With a Little Help from My Friends (2014)
Pour le compte d’une association d’aide aux propriétaires d’animaux dans le besoin, le groupe de Wayne Coyne a convoqué quelques beaux rêveurs psyché (Foxygen, My Morning Jacket, Dr. Dog) pour un remake intégral de l’album matrice de leur propre musique. Un peu trop de déflagrations pyrotechniques mais pas mal d’amour également dans cette réplique anecdotique.
https://youtu.be/jWWBGwO7IBM
{"type":"Banniere-Basse"}