Avec un disque personnel, Séverin confirme son statut de chanteur de charme. Critique et écoute.
A moins de posséder un cœur de pierre, il faut un petit paquet de mouchoirs pour écouter Dans les graviers, le morceau qui ouvre le nouvel album de Séverin. Avec une sobriété désarmante, le chanteur raconte une maison familiale hantée par l’esprit d’un père disparu. Pudeur et tremblements : sur une mélodie fragile, avec des mots simples comme au revoir, Séverin chante le manque sans pathos. En trois minutes, c’est une des plus grandes émotions ressenties dans le paysage français cette année. Grand d’ailleurs est ce disque tout entier, qui achève d’installer le jeune homme, ex-One-Two, à la table de Daho, Elli & Jacno et Souchon.
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Comme eux, Séverin joue des chansons pop plus en retenue qu’en emphase. Comme eux, il signe, en français, une poésie fragile, timide et sexy . Évoquant tour à tour les ruptures, les filles et le succès, Séverin s’offre un flacon pop très anglo-saxon, signant au passage au moins deux tubes potentiels d’indie-rock (En noir et blanc, Identité). Sur le délicieux Sexplication, au thème jarviscockerien (l’abstinence dans le couple), Séverin craint de devenir un “garçon glaçon”. Qu’il se rassure, son album, au charme fou, devrait lui garantir une horde de prétendantes.
Concert : le 14 juin à Paris (Bus Palladium)
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