Victime d’un trop bon single (l’éblouissant A Kind of loving), Roger Quigley avait depuis dû se dépêtrer presque seul dans les affres d’un premier album trop long d’un mal-être qui faisait peine à entendre. On le retrouve sur ce premier album des Montgolfier Brothers accompagnant les subtiles compositions pour guitares et orchestre de l’incroyable Marc […]
Victime d’un trop bon single (l’éblouissant A Kind of loving), Roger Quigley avait depuis dû se dépêtrer presque seul dans les affres d’un premier album trop long d’un mal-être qui faisait peine à entendre. On le retrouve sur ce premier album des Montgolfier Brothers accompagnant les subtiles compositions pour guitares et orchestre de l’incroyable Marc Gnac un ancien Saint Christopher qui réinvente tranquillement les bases de la pop gentille et sait mieux parler des filles avec des instrumentaux que beaucoup de pop-stars avec des mots. Il joue ici le rôle du Johnny Marr aérien de Roger Quigley, ce Morrissey de cimetière, qui a peur de la lumière, qui n’est pas capable de chanter des paroles terribles en gardant le sourire. Malgré la quantité d’or que Mark Gnac lui déverse sous les pieds, un Roger Quigley perdu au sommet de son piédestal se recroqueville et murmure ses paroles trop près du micro. Ce sont des Even if my mind, In walks with a ghost aux ambiances lourdes, des chansons belles à pleurer auxquelles il manque la légère étincelle qui nous aurait rassurés sur l’état de ses nerfs. On aurait alors aimé le voir sortir de sa coquille, se prendre soudain pour un guignol et hurler « This is hardccoooore » ; mais Roger reste adepte du huis clos, refuse de s’adresser à la foule qu’il aurait pu conquérir avec deux doigts de lyrisme supplémentaire. Lorsque, finalement entraîné à l’extérieur par un Mark Gnac compatissant, il se réveille, on retrouve alors les trémolos et le chant qui le rendent parfois inestimable. Exit les somptueux arrangements de violons et pianos, c’est à l’air libre, simplement accompagné d’une petite boîte à rythmes et d’une guitare, que le disque prend de la hauteur : le long des sublimes Seventeen stars, Une Chanson du crépuscule et Between 2 points. Quelques arpèges de guitare brise-coeur terminent cet album discret, léger, qui révèle ce futur héros Mark Gnac en habit de lumière tamisée, qui redonne espoir en Roger Quigley, songwriter mélancolique et seul réel espoir de la pop à textes made in Manchester. L’album des Montgolfier Brothers gagne alors les coeurs à grande vitesse, devenant le héraut noir des nuits blanches, celui qui restera lorsque même Portishead et les Tindersticks seront allés se coucher.
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