Quand il ne reste plus rien à brûler/Il ne reste qu’à s’immoler , annonce une voix en ouverture du disque de Stars, évoquant au passage le titre assez désespéré du troisième album de ce groupe de Montréal, mais aussi un peu de Toronto. Une phrase à rallonge qui ressemble fort à celles que mettent toujours […]
Quand il ne reste plus rien à brûler/Il ne reste qu’à s’immoler , annonce une voix en ouverture du disque de Stars, évoquant au passage le titre assez désespéré du troisième album de ce groupe de Montréal, mais aussi un peu de Toronto. Une phrase à rallonge qui ressemble fort à celles que mettent toujours en exergue les groupes montréalais fascinés par ce fragile entre-deux qui sépare les bras baissés du poing levé.
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Pourtant, on vous l’a dit, Stars est un groupe de Montréal, mais aussi un peu de Toronto, ce qui a toute son importance. Parce que cette bande de trentenaires (trois garçons, une fille) fricoterait bien plus, dans l’esprit, avec les groupes de son label basé à Toronto (Arts & Crafts, qui accueille aussi Broken Social Scene). Un label et des groupes peut-être plus amoureux de la miniature pomponnée, brillante et affûtée que ne le sont la majorité des formations souvent expérimentatrices de Montréal (à l’exception de quelques cousins relativement dissidents, des Stills à The Arcade Fire en passant par Malajube).
D’où un résultat en treize titres très pop dans l’âme, qui nous évoque étrangement une toute autre mélancolie, celle du Nord de l’Angleterre, où le leader du groupe, Torquil Campbell, a d’ailleurs passé une bonne partie de son enfance (dans les environs de Sheffield, respect) avant de rejoindre le Canada.
Nourri à Prefab Sprout, à Pulp ou aux Boo Radleys, Stars parvient à rendre hommage à ces grands anciens, tout en inventant ses propres lignes de fuite, incertaines, cristallines et ténues, comme en témoigne le splendide Ageless Beauty, magnifié par la voix claire d’Amy Milan (qui ne chante que sur quelques morceaux, et on le regrette).
C’est là précisément où l’album de Stars redevient une entité plus montréalaise : lorsque l’on perçoit que toute cette énergie pop ne semble prétendre, au fond, à aucune sorte de classification évidente, à aucune postérité formelle : ce qui fait de Set Yourself on Fire un album d’autant plus précieux, et de Stars un groupe étonnamment libre. Qu’on imagine alors très bien prêt à se mettre le feu, le jour où il le faudra.
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