Le quatuor rennais de Mils représente une belle énigme : rare de rencontrer un groupe où le chanteur s’est effacé – de lui-même – au profit de la musique, dans un bel esprit de sacrifice. Sept masses déplacées, joyeux imbroglio sonore, fait suite à un premier album éponyme où toutes les particularités du groupe étaient […]
Le quatuor rennais de Mils représente une belle énigme : rare de rencontrer un groupe où le chanteur s’est effacé – de lui-même – au profit de la musique, dans un bel esprit de sacrifice. Sept masses déplacées, joyeux imbroglio sonore, fait suite à un premier album éponyme où toutes les particularités du groupe étaient déjà en germe – mais un peu délayées. A une époque où le tout-électronique dicte sa loi martiale, les quatre iconoclastes n’oublient pas les instruments acoustiques : dans une harmonie rarement entendue, ils parviennent à fondre ces éléments hétéroclites et bien disparates, à apprivoiser leur compagnie. A équidistance de plusieurs disciplines musicales, Mils fait mentir l’arithmétique. La logique voudrait résumer leur démarche par une équation définitive – du genre Mils = Tortoise + Plaid – mais, malgré les tentatives de schématisation, subsiste une grosse part d’inconnu, de hasard. Ici, l’electronica change de peau, subit une mue organique, là, le jazz pointe son nez, accompagné par des envies d’envolées lyriques. Les Rennais sont loin d’être des virtuoses et cachent leurs lacunes derrière de formidables aspirations libertaires, apprises en candidats libres dans les travaux de Terry Riley, Steve Reich, Don Cherry ou Miles Davis. Cette volonté d’échapper à tout contrôle n’est ni gratuite ni assommante et c’est la bonhomie avec laquelle ils abattent les cloisons qui impressionne.
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