Retour bruyant et brillant
d’un groupe pionnier du shoegaze.
En 1994, Seefeel est le premier groupe à guitares à rejoindre le label électronique Warp. Leur approche frondeuse de la distorsion comme outil de sculptage sonore les distingue, il est vrai, du reste de la génération shoegaze amenée par Ride ou Slowdive.
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Seuls deux des membres d’origine ont survécu au voyage (le guitariste Mark Clifford et la chanteuse Sarah Peacock), rejoints par deux Japonais – dont le batteur de Boredoms. Encore plus expérimental et diffracté qu’hier, leur son évoque à présent une rencontre du troisième type entre les électrochocs métalliques d’Autechre et le psychédélisme médicamenteux de Spacemen 3.
La voix de Sarah n’est plus désormais qu’un (très) lointain écho, et le groupe ainsi reconfiguré ne semble plus s’astreindre à regarder ses chaussures mais affronte tête haute une espèce d’horizon virtuel, accidenté et anxiogène. On s’y aventure avec prudence, bientôt happé par les circonvolutions bruitistes reproduisant l’hypnose des gamelans, que viennent parasiter des uppercuts de scratches et adoucir quelques rares moments d’apesanteur.
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