Ancien batteur économe de Can, Jaki Liebezeit a répondu à l’invitation fantasque de Burnt Friedman, trublion et poète de l’electronica. Leur projet s’avère très ambitieux : déterrer des rythmes secrets enfouis sous des années de facilité. Parce que ces protagonistes prennent au sérieux leur musique, ce disque risquait de ressembler à un atelier au résultat […]
Ancien batteur économe de Can, Jaki Liebezeit a répondu à l’invitation fantasque de Burnt Friedman, trublion et poète de l’electronica. Leur projet s’avère très ambitieux : déterrer des rythmes secrets enfouis sous des années de facilité. Parce que ces protagonistes prennent au sérieux leur musique, ce disque risquait de ressembler à un atelier au résultat un peu aride et au discours ampoulé. Au contraire : sans perdre de vue leurs envies d’affranchissement rythmiques, ils ne donnent jamais l’impression de suivre un programme rigoureux, autant concentrés qu’à demi ivres. Eclairé par des éclats de guitare ou de vibraphone, leur dub nomade et étourdissant les montre surtout à l’aise dans des promenades, décontractées et ludiques, entre les styles. Secret rhythms rappelle une vérité toujours bonne à énoncer : Liebezeit, le geste sûr et l’imagination en crue, reste un batteur marginal et passionnant.