Une classe aveuglante, la lubricité débordante de l’homme dont le regard torve dévie généralement là où il ne faut pas : Buck 65 est un chanteur de charme. Sur scène, un incroyable showman, un Christ sexuel. Complexe de célébrité : issu de l’obscure avant-garde rap Anticon, le Canadien semble depuis chercher la lumière, et ce […]
Une classe aveuglante, la lubricité débordante de l’homme dont le regard torve dévie généralement là où il ne faut pas : Buck 65 est un chanteur de charme. Sur scène, un incroyable showman, un Christ sexuel. Complexe de célébrité : issu de l’obscure avant-garde rap Anticon, le Canadien semble depuis chercher la lumière, et ce à tout prix. Premiers rayons sur le précédent et génial Talkin’ Honky Blues, croisement anormal entre Tom Waits et Beck, où l’Amérique originelle du folk et les USA triomphants du hip-hop se retrouvaient autour du feu de joie et s’inventaient un avenir commun.
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Nouvelle étape vers les feux d’une gloire brûlante : un crooning affirmé par le choix franc et massif de la chanson comme plus court chemin vers le squat des lits conjugaux. Ce faisant, s’il gagne (un peu) en accessibilité, il rompt le fil étrange sur lequel il se tenait en équilibre précaire et passionnant, noie son flow rocailleux et ses textes frappants (et autobiographiques) dans un emballage pas très emballant de chansons trop carrées.
Conçu en quelques semaines avec l’aide de Tortoise, Secret House Against the World, ne côtoie l’excellence que par intermittence (Rough House Blues, la très jolie Devil’s Eyes, la rêche Le 65isme) et s’affadit dans ses ambitions pas toujours maîtrisées. Croyons en un simple accident de parcours : le Canadien mérite bien mieux.
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