Sébastien Tellier entreprend avec son prochain album de changer en profondeur notre rapport au monde et aux êtres. A grand renfort de Pépito bleus.
1. Seb Tellier + fer à friser
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Ceux qui l’avaient découvert éberlués lors de l’Eurovision 2008 le surnommaient déjà “Jésus” (“Eh mé cé Jésus, se mek LOL”) – comparaison obligée pour tout brun osant le combo barbe/cheveux et ne disposant pas de la carrure de Sébastien Chabal. Entre l’icône catholique cheap achetée dans un magasin tenu par des Indiens et une photo de Pierre et Gilles, cette image destinée à la promo de My God Is Blue leur donne définitivement raison. Devenu avatar divin, Sébastien rayonne sans ses traditionnelles lunettes noires. Serein et photoshopé, son visage encadré par d’impressionnantes bouclettes semble nous faire savoir qu’après le septième ciel largement écumé dans Sexuality, il s’agit désormais de passer à l’étage supérieur. Ce qui revient quand même à être pas mal perché.
2. Pépito bleu comme une orange
Premier extrait de My God Is Blue, Pépito bleu et la vidéo qui va avec ont fait leur petit effet sur internet où l’on s’écharpe déjà entre fidèles.
Le clip donne à voir Sébastien Tellier en gourou mystique habillé d’or et de blanc. Et dont la silhouette eighties fait immanquablement penser à Claude Vorilhon. Pour information, Claude Vorilhon est le vrai nom de Raël, fondateur du “mouvement raëlien”, grand poto des extraterrestres devant l’éternel et surtout ex-journaliste sportif et ex-chanteur raté (sous le nom de Claude Celler à la fin des années 60). Comme Raël qui arbore fièrement son gros pendentif chelou mélangeant svastika et étoile de David (pourquoi pas), Sébastien Tellier porte fièrement un ÉNORME PÉPITO BLEU. Ce qui fait automatiquement de son mouvement mystique le meilleur du monde selon l’Observatoire interministériel sur les sectes golri.
3. Le message
Tandis que certains se demandent si derrière ce Pépito bleu ne se cacheraient pas des cachets de Viagra ou d’ecstasy, tenons-nous en plutôt au texte : “Pour commencer, la prière des cieux/Je vais m’asseoir, décoré de Pépito bleus/Et je rêverai de toi et moi, Dieu/Comme j’attendais nos jeux”, entonne Sébastien Tellier. Une profession de foi qui prend place dans un clip à mi-chemin entre Avatar, un téléfilm M6 de science-fiction des années 80, un clip d’ERA et Rencontres du troisième type. Celui qui déclarait “N’écoutez pas mon disque, écoutez mon message, entrez en vibration avec ma musique, fusionnons nos rêves, propageons ensemble cette énergie communautaire en une immense vague bleue qui irradiera le monde, et les vérités apparaîtront” laisse avec ce premier extrait – et les trois mois qui le séparent de la sortie de son album – de très nombreuses questions en suspens. Parmi elles : l’heure du goûter est-elle la meilleure pour se relier avec son Etre de lumière ? Les restes de Pépito logés entre les gencives sont-ils des reliques d’amour divin ? Et est-ce que ça marche aussi avec des Granola ?
Diane Lisarelli
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