Les chansons graves et bouleversantes du dernier hobo américain.
Gamin introverti de l’État de New York, Sean Rowe a vite compris où la vie l’avait placé. Son père lui offre une guitare, son oncle un harmonica : il n’en faudra pas plus au petit Sean pour évoluer vers cette tradition américaine de songwriters à voix grave, de Bruce Springsteen – l’épuration des sons en plus – à Tom Waits – l’excentricité beatnik en moins. De la beat generation, Sean Rowe a toutefois retenu le goût de la fuite, irraisonnée. Et du roman de Kerouac Sur la route à celui de Krakauer Into the Wild, il n’y a qu’un pas : celui d’un baroudeur solitaire, plus attiré par les grands espaces que par les paradis artificiels.
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Devenu barbu à chapeau, il fréquente une de ces wilderness survival schools formant les aspirants déserteurs à s’en sortir loin de la civilisation. Symptôme d’un monde en voie d’asphyxie urbaine, le désir du retour à la nature s’impose avec une génération obsédée par le rapport à la terre, où l’inspiration sème sa recherche de pureté : de Beirut à Bon Iver, d’Iron & Wine à Fleet Foxes, éclot un hommage à la beauté sauvage d’une Amérique fantasmée. Mais c’est finalement sur les terres non moins vastes du Canada que l’on retrouve, limpide, le souffle rauque de Sean Rowe : le parrain discret, le bonze de l’Ouest, l’aventurier du temps Leonard Cohen a trouvé un disciple à sa hauteur.
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