L’Irlandais, proche de Stereolab et vénéré par un certain Tyler, the Creator, a réactivé The High Llamas, le groupe culte qu’il a fondé au début des années 90, le temps d’un nouvel album intitulé “Hey Panda”. La soixantaine passée, plus dans le coup que jamais, il évoque dans une interview au long cours l’influence du hip-hop sur sa musique, les “nineties”, la création musicale en 2024 et ses souvenirs de gosse.
Comment vas-tu, Sean ?
Sean O’Hagan – Je vais bien, autant qu’on peut l’être à l’âge de 64 ans [il fêtait ses 65 ans un mois après notre rencontre]. Comme tu le sais, j’ai eu ce cancer, une épreuve que j’ai fini par traverser sans encombre, et tout va pour le mieux aujourd’hui. Quand je suis tombé malade, je pensais que je ne referais plus jamais de disque. Une fois guéri, j’ai eu cette chance de pouvoir collaborer à nouveau avec d’autres musiciens. C’est ce qui m’a remis en selle. J’ai recommencé à écrire, et j’ai réactivé ce vieux projet qu’est The High Llamas.
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J’imagine qu’il t’est arrivé de fredonner When I’m Sixty Four, des Beatles, plus jeune ? Tu te voyais où à 64 ans ?
Tout le monde, à un moment, a fredonné cette chanson en se projetant dans ce qu’elle disait. Notamment parce que personne alors ne pouvait imaginer Paul McCartney atteindre l’âge de 64 ans. C’était comme, disons, une impossibilité. Je pense que nous faisons partie d’une génération, je parle de celle dont je suis issu, qui n’a eu de cesse de penser qu’elle a redéfini les décennies. Je suis né au début des sixties, j’ai grandi dans les seventies et commencé à faire de la musique dans les nineties. Et parce que nous avons traversé ces âges anciens, les gens de ma génération se comportent parfois de manière arrogante, pensant que nous sommes à l’origine de tout, et que tout ce qui est venu après nous n’a rien de pertinent comparé à ce que nous avons pu accomplir. Je me souviens des années 60 et 70, bien sûr, et je me revois quand le punk est arrivé. J’étais là ! Je n’avais que 31 ans quand la house a débarqué. Et pour cela, ma génération, ma cohorte, pense avoir tout écrit. Quelle arrogance !
Le nouvel album des High Llamas, Hey Panda, davantage influencé par la musique d’aujourd’hui et ses techniques d’enregistrement, est-il un pied de nez aux gens de ta génération ? Je pense notamment aux usages de l’Auto-Tune et de ces rythmes si contemporains.
Ma génération est pleine d’un surplus de confiance en elle, qui lui fait dire qu’elle est le début et la fin de l’histoire, et que tout ce qui sort aujourd’hui découle d’une référence à ce que nous avons fait avant. Il n’y a rien de sain là-dedans. C’est même le meilleur moyen de passer à côté de ce qu’il se passe vraiment aujourd’hui. Or, c’est justement le présent qui me motive. Même si l’on évolue dans une époque plus que jamais polarisée, je crois vraiment que l’on vit l’un des moments les plus excitants de l’histoire de la musique. Je dirais que, depuis le mitan des années 90 et l’avènement de la nation hip-hop, tout a changé. Et dans les grandes largeurs ! On parle ici d’une génération curieuse de ce qu’il s’est fait dans le passé et qui a, en même temps, ses propres codes. Les jeunes sont dans l’hybridation des genres, dans le “dream pop indie jazz”. Ils ont fait de la musique quelque chose de très spécial, qui n’a plus rien à voir avec les faits d’armes de ma génération. C’est tout simplement nouveau. Ils sont parvenus à créer quelque chose et sont, par ailleurs, d’excellents et généreux musiciens. Alors que, quand j’étais plus jeune, les jazzmen étaient snobs : “Nous sommes les gars du jazz, on joue mieux que vous, nous sommes les meilleurs.” Les gosses aujourd’hui sont aussi bons tout en étant humbles. Ils ont tout pigé au monde de la musique.
Tu as très souvent parlé des figures de la pop qui t’ont guidé et que tu admires ; je pense évidemment à Brian Wilson. Ça te fait quoi, aujourd’hui, d’être le Brian Wilson de beaucoup de musiciens tels que Pearl & the Oysters, Catastrophe, Cabane, ou encore un type comme Tyler, the Creator, une superstar qui fait régulièrement l’éloge de ta musique ?
C’est fantastique, quoi demander de plus ? J’en suis extrêmement reconnaissant. Joachim et Juliette [du groupe Pearl & the Oysters] font une musique si belle et personnelle, tellement inspirante ! Je les ai vus cette année en concert à Londres, c’était une telle joie. Thomas [Thomas Jean Henri Van Cottom, de Cabane], quant à lui, crée une musique extraordinaire. Son approche des arrangements de cordes et de l’électronique est épatante. J’ai aussi travaillé à Paris avec Catastrophe. Leur participation était si généreuse. Et j’adore le fait qu’ils fassent de la musique en bougeant. Encore une fois, je viens du punk et on ne dansait pas à l’époque. Pourquoi pas ? C’est tellement beau de danser. Ça fait un bien fou d’être entouré de telles personnes, des amis si généreux avec qui parler de musique. C’est quelque chose à quoi je me raccroche.
Hey Panda est-il le fruit de toutes ces rencontres ?
Cet album est ma réponse à toute la musique incroyable que j’écoute depuis maintenant près de 15 ans. Il y a un truc qui ne me quittera jamais, c’est l’approche du songwriting. Certains artistes ne déploient qu’un accord sur huit mesures, pour obtenir un morceau qui se répète encore et encore, et même si je peux tendre vers cela sur la dernière plage du disque, La Masse, je préfère vraiment quand il y a une progression, des changements, des variations. J’aime offrir ce que j’appellerais des “portes de sortie”. Tu es dans un hall, tu as trois portes face à toi, derrière lesquelles se cache à chaque coup une surprise. Beaucoup de pièces musicales n’offrent qu’une seule issue. J’aime quand il y en a davantage.
Quels sont les artistes qui t’intéressent par ailleurs aujourd’hui ?
Je voudrais profiter de cette interview pour mentionner quelqu’un comme Christophe Chassol, évidemment, ainsi que toute la famille Tricatel. J’ai pu travailler avec Bertrand Burgalat récemment [sur le projet 7×7 notamment, dirigé par l’artiste Jean Pierre Müller]. Au regard des gens, Bertrand incarne cette figure qui définit le chic à la française, mais c’est surtout un musicien qui, selon moi, donne dans la soul. Il a ce truc. Pour en revenir à Christophe Chassol, j’aime particulièrement le travail qu’il a accompli avec Solange. À ma connaissance, il n’est pas impliqué dans son album de 2016, A Seat at the Table, qui est également un album qui a changé énormément de choses pour moi. Une véritable épiphanie.
“Solange est une chanteuse magnifique touchée par la grâce, et Chassol le génie français venu de Paris. Les racines sont hip-hop, mais le disque se déploie de façon bien plus ample”
Certains motifs de ces deux albums semblent effectivement avoir inspiré Hey Panda. En quoi sont-ils si importants à tes yeux, ces disques de Solange ?
Ce sont des albums d’inspiration vocale très R&B, mais construits comme des œuvres d’art contemporaines. Un peu à la manière des boucles transcendantales de Chassol, les éléments hip-hop rapportés ici sont étranges, les voix, les notes de piano, les cordes. Les batteries sont nues, très dépouillées, on dirait presque des drums façon J Dilla. Solange est une chanteuse magnifique touchée par la grâce, et Chassol le génie français venu de Paris. Les racines sont hip-hop, mais le disque se déploie de façon bien plus ample. C’est moderne, et en même temps, ça pourrait aussi être un album d’Alice Coltrane.
Dans la musique de Solange, il est toujours question de transmission. À quel moment peut-on dire que la transmission est accomplie en musique ?
À partir du moment où tu utilises les outils à ta disposition pour façonner le futur. Si au bout du processus d’enregistrement, tu es capable de dire que tu as réussi à te surprendre toi-même, alors je pense que tu crées les conditions de la transmission. Et il n’y a pas de mal à se féliciter soi-même ! Ce n’est pas pour rien que l’on dit qu’on ne fait pas de musique pour les autres mais pour soi-même. Sinon, tu n’es pas réellement dans ce qu’on appelle l’art. Tu es dans la transaction commerciale. La petite voix que tu as en toi est toujours la plus importante de toutes les voix.
Tu as été très influencé par le post-punk dans ta jeunesse et des groupes comme The Pop Group, de Mark Stewart, récemment décédé. La mélodie n’était alors pas le centre de tout.
C’est vrai, mais j’avais 19 ans à l’époque. The Pop Group, comme The Fall d’ailleurs, a eu un impact énorme sur moi, mais on parle ici d’une très courte période de ma vie. Ça me rappelle aussi George Clinton, même si je pense que The Pop Group n’aurait jamais pu écrire un morceau comme One Nation Under a Groove, de Funkadelic. C’était très cathartique pour moi, le funk mutant, jouer de la guitare le plus vite possible, mais rapidement, vers l’âge de 21 ans, je cherchais déjà autre chose. Je me suis alors tourné vers des artistes comme Scott Walker, Terry Riley, Robert Wyatt. J’étais en quête de moments tristes et joyeux à la fois. Je n’ai pas écouté Metal Machine Music (1975), de Lou Reed, depuis au moins 20 ans, mais je suis sûr d’y trouver des harmoniques au milieu du boucan.
Aurais-tu été capable d’enregistrer un album comme Hey Panda il y a dix ans, par exemple ?
Quand je mettais en boîte Here Come The Rattling Trees (2016), un disque pensé pour une pièce de théâtre, j’avais déjà en tête l’idée qu’il sonne comme Hey Panda sonne aujourd’hui. Mais je n’avais ni les outils ni le savoir. Et puis j’ai rencontré Ben Garrett, alias Fryars. J’ai tellement appris à ses côtés. C’est un jeune gars qui a bossé avec des artistes tels que Skepta, Dave ou encore Mark Ronson. J’ai pu dépasser mes lacunes. Par exemple, avant j’étais réticent à mettre des drums, alors que maintenant, j’aime ce côté emphatique, quand il ne se passe rien et que, soudainement, tu as trois grands coups martiaux : “Pa pa pam !” Je suis un très grand fan de Inflo [Dean Josiah Cover, de son vrai nom], qui officie au sein du collectif SAULT et a notamment produit Little Simz. Donc pour résumer, ça fait longtemps que je voulais faire ce disque, j’avais un peu commencé sur le précédent, Radum Calls, Radum Calls (2019), et j’ai finalement pu mettre en boîte Hey Panda avec l’aide précieuse de Ben Garrett.
Tu invites des gens à chanter sur ce disque, comme Rae Morris ou Bonnie Prince Billy, mais pas de rappeurs, malgré son orientation hip-hop. Pourquoi ?
Oh, j’ai essayé, je devais même travailler avec une jeune artiste, mais finalement elle n’était plus disponible. Sur le morceau Fall off the Mountain, je m’essaye quand même au rap. Et le seul moyen que j’ai trouvé pour y parvenir, c’était d’imiter la voix d’un robot. C’est une chanson humoristique – l’humour a toujours tenu une place importante dans ma musique. Ce morceau évoque des moutons à flanc de montagne, qui se moquent des badauds, façon de dire : “Tu n’es pas d’ici, tu ferais mieux de déguerpir, sinon tout cela risque de mal finir.” Je voulais un rap de mouton sur cette chanson. J’ai fini par le faire moi-même.
“Ce qui compte le plus, c’est l’idée. Si tu te retrouves dans le meilleur studio du monde, avec les meilleurs producteurs du monde mais que tu n’as pas l’ombre d’une idée, tu ferais mieux de rentrer chez toi”
Comme beaucoup, tu as été réticent à l’usage de l’Auto-Tune, avant de finalement t’y mettre sur ce disque. Es-tu, de manière générale, ouvert aux avancées technologiques dans la musique ?
Oh oui, absolument ! Ces 25 dernières années est apparu un débat sans fin sur la dichotomie numérique et analogique. Certains prétendaient qu’ils s’en tiendraient au studio et à l’enregistrement sur bandes, de façon un peu dogmatique. Et il n’y a pas de doute, le recours aux bandes fait des merveilles. Ton disque peut sonner merveilleusement bien, mais il y a aussi des limites. Au bout du compte, ce qui importe, c’est l’idée. S’il fallait faire un top 3 des choses qui comptent le plus, il y aurait ensuite la performance, puis le studio. Si tu as une sacrée bonne idée et que tu n’as à ta disposition qu’un iPhone pour la mettre en œuvre, alors il se passera quelque chose. Mais si tu te retrouves dans le meilleur studio du monde, avec les meilleurs producteurs du monde, et que tu n’as pas l’ombre d’une idée, tu ferais mieux de rentrer chez toi. Donc si la technologie permet de faire en sorte que ton idée soit mise en œuvre, alors oui, la technologie est une bonne chose. Mon idéal, c’est l’approche analogique. Mais si l’idée se perd dans le processus, parce que le processus est trop long, alors nous avons un problème.
Pourquoi, après avoir sorti un album sous ton propre nom en 2019 (Radum Calls, Radum Calls), as-tu tenu à sortir celui-ci sous le nom de High Llamas, ton groupe historique ?
Tu sais, je me suis mis énormément de pression lors de la confection des albums Can Cladders (2007) et Talahomi Way (2011), des High Llamas. Le processus avec le groupe était surtout empirique, incroyable et très beau, mais la pression de devoir écrire de massifs et luxuriants arrangements a eu raison de moi. J’ai donc décidé de m’éloigner un peu de tout cela et de me réinventer en artiste solo. Je me suis mis beaucoup moins de pression sur ces aspects de la composition. Si tu regardes bien, Radum Calls, Radum Calls est constitué de deux chansons juste au piano, d’une autre, Better Lull Bear, qui utilise deux pianos, des delays et des synthés, et quelques chansons sur lesquelles chante mon collaborateur de l’époque de Microdisney [le premier groupe de Sean], Cathal Coughlan [décédé en 2022]. Ce n’était vraiment pas un album de High Llamas à mes yeux, mais plutôt une sorte d’acte de libération personnelle.
Et puis, j’ai eu un cancer. Je suis resté en dehors des radars pendant plus de deux ans, et je me suis posé la question de faire un nouveau disque. Quand l’opportunité de faire ce disque avec Ben Garrett s’est présentée, j’étais dans des dispositions plus positives. Enfin, j’allais accomplir le disque dont je rêvais depuis longtemps. Et je l’ai fait sous le nom High Llamas simplement parce que je voulais que les gens l’identifient. Je voulais qu’ils se demandent : “Hey, mais une petite minute, High Llamas, c’est pas ce groupe qui faisait cette musique merveilleusement bien arrangée, nostalgique, et qui rappelle la pop West Coast et les bandes originales de films européens ?” Et que, dans la foulée, ils se disent : “Attends, attends, mais c’est quoi ce disque ? Un album de R&B ?” Je voulais secouer un peu tout ça. Et puis, Rob Allum, membre historique du groupe, joue de la batterie sur ce disque, et Marcus Holdaway, également membre, chante un peu aussi. Donc ça faisait sens. Tu peux par ailleurs entendre ma fille, Livvy, ainsi que Rae Morris, qui est mariée à Ben. Et comme tu l’as remarqué, j’ai aussi invité Bonnie Prince Billy. Il y a beaucoup de collaborations finalement.
Comment Will Oldham (alias Bonnie Prince Billy) a-t-il fini sur le disque, d’ailleurs ?
En fait, Will et moi parlions de notre passion commune pour le gospel. Je sais, on n’imagine pas Bonnie Prince Billy aimer ça, parce qu’il est le pape de l’americana rénové et du folk progressiste ! Le type était là avant la vague Fleet Foxes et compagnie. Bref ! On parlait donc de gospel, et je lui ai dit : “OK, envoie-moi de belles paroles comme tu en as le secret, et j’en ferai un morceau gospel.” Il s’est exécuté, et j’ai tenu parole. J’ai fait un gospel dans un genre inspiré par Questlove [batteur de The Roots], puis j’ai tuné ma voix, j’ai renvoyé la démo à Will et il m’a dit : “J’adore, est-ce que je peux moi aussi avoir la voix tunée ?” Et voilà. C’était une drôle d’idée.
J’aime bien l’idée que tu aies choisi de mettre de l’Auto-Tune sur la voix de Bonnie Prince Billy, au lieu d’aller chercher, je ne sais pas, Bon Iver, qui a l’habitude de prendre ce genre de direction depuis longtemps.
Oui, vraiment. On parlait des moments joyeux et tristes à la fois dans la musique plus tôt, je pense que les deux morceaux de l’album sur lesquels chante Will, How The Best Was Won et Hungriest Man, s’inscrivent là-dedans.
Tu me disais que cet album évoquait tes difficultés d’apprentissage à l’école. Pourquoi revenir à cette période de ta vie tant d’années après ?
J’ai eu énormément de problèmes à l’école. J’ai tout plaqué à l’âge de 16 ans pour aller travailler sur les chantiers. C’était très perturbant, parce que j’écoutais la radio, je m’exprimais très bien, je comprenais tout, mais je lisais très lentement et, en classe, j’avais souvent des attaques de panique. C’est pour cela que je ratais tous mes examens. Alors, oui, je parle de ça dans le disque, sur les chansons Stone Cold Slow, The Water Moves et Toriafan – cette dernière parle d’apprentissage cinétique, en marchant et en bougeant. À l’heure où l’on parle, des enfants sont sans doute en train d’apprendre les maths dans une salle de classe, ce qui est une forme d’emprisonnement pour certains qui ne peuvent pas intégrer les choses de cette façon. Cette chanson dit, en gros : “Fais quelque chose, bouge, sois créatif.”
As-tu souffert des mêmes difficultés en apprenant à jouer de la musique ?
Non, au contraire, ça a été très simple. Ça a toujours été là. Je n’ai qu’à entendre l’accord, et je peux le rejouer. La musique est une chose évidente pour moi.
Quelle était ta motivation quand tu as commencé à faire de la musique ?
Enfant, je pensais que je ne serais bon à rien, notamment parce que j’avais une dyslexie carabinée et que je ne parvenais pas à suivre à l’école. Je n’avais aucune confiance en moi et je me sentais stupide. Mais j’avais le sentiment que si je me mettais au piano et à la guitare, alors je pourrais me libérer de tout cela. Aux alentours de 1977-1978, en Irlande, j’ai réalisé que j’étais capable de m’entourer de musiciens et de monter un groupe. C’est ce qui m’a sauvé. C’est le seul truc que je n’ai jamais su faire. Si j’étais né 30 ans plus tard, j’aurais pu être diagnostiqué et, qui sait, j’aurais peut-être fini architecte !
“J’avais perdu la foi dans les années 90. La britpop, toute cette vague anglaise, ce truc chauvin, c’était horrible. J’aurais aimé découvrir MF Doom plus tôt”
Et quelle est ta motivation à continuer à faire de la musique aujourd’hui ?
J’aime la musique de façon inconditionnelle, et j’aime encore plus la musique aujourd’hui quand je vois cette génération de musiciens absolument incroyable. Alors que j’avais perdu la foi dans les années 90. La britpop, toute cette vague anglaise, ce truc chauvin, c’était horrible. J’aurais aimé découvrir MF Doom plus tôt. Évidemment, tout le monde était obsédé par la britpop à l’époque, les journalistes ne me parlaient que de ça. En France, à la même période, vous aviez Source Records et toute cette fabuleuse musique qui allait en sortir. Beaucoup de choses exceptionnelles venaient de Paris. Je me rappelle Darlin’, avant qu’ils ne deviennent Daft Punk. C’était vraiment un moment très excitant !
Hey Panda (Drag City/Modulor). Sortie depuis le 29 mars.
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