Rénovation du shoegazing anglais par des Américains doués.
Vu de loin, de Philadelphie, le Royaume-Uni faisait rêver, à l’aide de disques, les jeunes Américains Ben Daniels et Ever Nalens. Ben à Londres, Ever à Glasgow : immersion dans une nation fantasmée à partir de noms de labels, de pochettes de disques, de groupes cultes. Avec le meilleur des guides : vingt ans de charts indépendants. Et une envie, Ecosse oblige, de traquer le rock le plus fantomatique : de My Bloody Valentine à Lush, des Cocteau Twins à Slowdive, c’est un tourbillon de guitares et de voix spectrales, de beats épars et de mélodies anesthésiées que réactive cet album. Cela aurait pu virer au cocasse exercice de style si Ben, désormais seul avec ses sœurs Robin et Lauren, ne maîtrisait avec grâce ces chansons en cotons et vapeurs, auxquelles il insuffle des prouesses de production inconnues à l’époque.
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