Classique mais somptueux, un grand album de songwriting anglais. Critique et écoute.
Avant de parler du quatrième album de l’homme de Wolverhampton, soutenu par un très admiratif Robert Plant, évoquons ce scandale : que l’on s’obstine à considérer le chanteur comme un talent sûr mais en devenir alors que, depuis 2006 et trois précédents albums, Matthews a démontré à satiété sa capacité à inventer un univers, grâce à quelques harmonies aériennes et d’allusives pincées de guitare. Chez lui, on croise une jolie collection d’anges protecteurs (de la grâce de Rufus Wainwright à la méticulosité gracile de George Harrison, en passant par l’écriture expressionniste d’un Ennio Morricone). A chaque détour de couplet, Matthews assène avec une aisance considérable la virtuosité d’une voix de fragilité, de confidence et de connivence, rendant à merveille le sentiment illusoire que le tout s’écoule avec naturel, alors que perce ici ou là l’extraordinaire capacité de travail du bonhomme. Un immense disque de folk britannique contemporain, un immense disque tout court.
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