On s’attendait à un disque de house de guitares fidèle à la tradition du groupe, un truc hybride entre dance-floor et latitudes latines sur fond de nostalgie un peu mod dans les six cordes. Il n’en est rien. Loin de s’embourgeoiser dans le genre qu’ils ont eux-mêmes labellisé, les Montpelliérains ont durci le ton, relevé […]
On s’attendait à un disque de house de guitares fidèle à la tradition du groupe, un truc hybride entre dance-floor et latitudes latines sur fond de nostalgie un peu mod dans les six cordes.
Il n’en est rien. Loin de s’embourgeoiser dans le genre qu’ils ont eux-mêmes labellisé, les Montpelliérains ont durci le ton, relevé le défi du son massif et pris le risque d’un disque rock farci de machines. Pas un pensum industriel, ni une démonstration à la sauce punk-funk, mais un vrai disque rugueux qui revendique ouvertement ses références en piochant autant dans la soul, MC5, AC/DC, The Cramps, Iggy Pop et Joy Division que chez Underworld, Wire, Arthur Baker ou Kraftwerk. Un disque qui se joue des barrières stylistiques dans des drôles de constructions harmoniques où la structure couplet-refrain-pont de la pop n’a quasiment aucun droit de cité. Un disque de DJ fait par des musiciens, avec cinq chanteurs venus en featuring. Avec surprise, on retrouve Mark Gardener de Ride au pupitre pour les titres les plus anglais’ ? mais aussi les moins convaincants, excepté le très New Order Pleasure and Pain. Propulsés par la voix toxique de Nuuti ou celle de Dominique Keegan, Get Ready Now, Fucky Funky Music, Cubicle et Stop It carburent à la meilleure essence new-yorkaise. Avec l’improbable Jessie Chaton au parloir, Bitch perche les gosiers de Bon Scott et Prince réunis sur les bidouilles electro de Daft Punk et Fiction Dancer fait danser l’Iguane sur une drôle de brit-pop crasseuse.
Sept titres qui vont comme d’habitude faire le bonheur des chasseurs de bandes-son publicitaires et coller des insomnies aux clubbeurs.