Le Dylan jurassien, le troubadour jurassique, le coupeur de joints verbaux en quatre : Thiéfaine traîne tant de clichés à ses semelles qu’on en néglige ses disques. Oubliez donc les Alligators 427 ou Lorelei Sebasto Cha sur lesquels votre cousin du Larzac roulait des cônes de compétition et penchez-vous sur ses albums des années 90, […]
Le Dylan jurassien, le troubadour jurassique, le coupeur de joints verbaux en quatre : Thiéfaine traîne tant de clichés à ses semelles qu’on en néglige ses disques. Oubliez donc les Alligators 427 ou Lorelei Sebasto Cha sur lesquels votre cousin du Larzac roulait des cônes de compétition et penchez-vous sur ses albums des années 90, et sur ce Scandale mélancolique, joliment dégraissé et sobrement lyrique.
{"type":"Pave-Haut2-Desktop"}
Sans se départir d’une emphase acide héritée de Léo Ferré, de circonvolutions linguistiques propres, Thiéfaine érige là un pont entre plusieurs générations de chansons vicinales. En artisan éclairé, il équarrit des lattes de bois sur lesquelles s’engage une évidente descendance. Contributions d’Elista, Jipé Nataf ou Mickey 3D, duo avec Cali : le disque est un sommet de convivialité et d’échanges de points de vue souvent convergents. On sent même Hubert un brin embarrassé par tant d’hommages et de considération, pas vraiment libre de recevoir les cadeaux, lui à qui le show-business n’en a jamais fait. Du coup, aux certes réussis Gynécées, Confession d’un never been ou Les Jardins sauvages, on préférera la sobriété acoustique et introvertie de Libido moriendi ou L’Etranger dans la glace, le sauvagement martelé Last Exit to Paradise, l’incontournable road-song When Maurice Meets Alice (il y en a une par album depuis toujours), ou le cocasse That Angry Man on the Pier, dans un anglais franc-comtois signé Boris Bergman.
Mais il faudra finalement souligner la performance globale d’un ermite qui, à 57 ans, se découvre enfin des amis sincères, une famille
{"type":"Banniere-Basse"}