Les camarades CQFD Saycet sont, ce soir, au Café de la Danse parisien. Une ambiance qui transporte, une voix qui s’étiole et des images qui se superposent, un spectacle qui ne sera pas conventionnel : portrait et vidéos.
Saycet, c’est d’abord trois talents qui s’amalgament. À l’origine du projet est Pierre, un ex-ingénieur du son, qui compose les morceaux du groupes. Dans la même tonalité, on perçoit la voix délicate de Phoene, qui chante et écrit les textes. Puis Zita, une vidéaste passionnée qui, membre à part entière du trio, filme et mixe ses images en symbiose avec les rythmes de Pierre. Le résultat apaise -quelques instants paradoxaux, les yeux fermées, à savourer la pénombre en pleine ville-lumière.
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En interview, Pierre, le seul homme du trio n’arrivait pas à mettre une étiquette sur leur musique. « C’est atypique, décrit-il. C’est de la pop contemplative, un truc de hippie, hyper introspectif, hyper cinématographique. Sur le web, on nous trouve sous le tag Ambiant. » Influencé par Mogwai, Bryan Eno et Sigur Ros, le projet solo de Pierre a évolué depuis sa création en 2003. Saycet passe du « canaliseur d’angoisse au sous-underground, puis à l’underground » selon la cryptique formule du musicien, qui fut lauréat de CQFD, à l’époque où le concours présentait 20 artistes par an. Depuis et Saycet a passé du solo au trio. Mais le nom est resté.
« La résonance du mot m’avait frappé au Louvres, dans le secteur sur l’égyptologie, j’ai vu Saïset sous un immense arbre généalogique. Je n’aimais pas forcément la sonorité, c’est l’émotion qui m’a traversé, ça m’a marqué. Alors, j’ai choisi le nom un mois avant CQFD et c’est resté. »
Prendre le temps de vivre tranquillement inspire le musicien. « Je veux profiter de l’instant, j’ai envie de m’ennuyer. En ayant rien à faire, je fais quand même de la musique et sur mon lit de mort j’espère pouvoir me dire que la vie n’aura pas passé trop vite. » Autre inspiration inusitée du groupe, le post-rock -comme quoi on peut s’attendre à tout, ce soir, de Saycet.
Véronique Voyer
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