Le nouvel album de ces attachants excentriques est toujours aussi barré et vibrant. Critique et écoute.
Il suffit d’écouter les premières mesures de Jackrabbit pour comprendre que ce deuxième album aux harmonies rêveuses et aux saynètes en apesanteur est la suite (il)logique de l’inaugural San Fermin. Chaque titre, produit par Peter Katis (The National, Jónsi), poursuit ici la construction de l’immense cathédrale pop que Sonsick et Crueler Kind avaient brillamment entamée. Au sein d’une même chanson, qu’il s’agisse de l’exaltée The Woods, de l’azimutée Woman in Red ou de l’envoûtante Astronaut, on croise ainsi des chœurs excentriques, des symphonies bâties pour les grands espaces, des arpèges biscornus et d’épiques fresques orchestrales qui brillent autant par leur densité que par leur fluidité. C’est dire comme on rêve fort à l’écoute des cordes vertigineuses et baroques d’Ellis Ludwig-Leone et de sa fanfare, qui évoquent souvent les meilleurs morceaux de Sufjan Stevens ou de Cardinal. Sans jamais s’y arrêter : flirtant avec le r’n’b le plus clinquant, Emily, Jackrabbit et Philosopher lancent des idées pour l’avenir et offrent à la musique de San Fermin, prodigieuse d’imagination et de liberté, autant de montées extatiques que de plongées mélancoliques.
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