Sur son troisième album, la bande de Ludwig-Leone perd de sa magie.
En 2013, on adorait San Fermin, sa pop de chambre inventive, ses mélodies parfois tarabiscotées mais souvent géniales. En 2015, avec Jackrabbit, on aimait toujours le collectif de Brooklyn, mais déjà un peu moins, la faute à un trop-plein d’effets baroques qui pouvait vite se révéler étouffant. Puis viennent 2017 et Belong, troisième album qui devait se charger de faire remonter quelque peu notre cote d’amour envers Ellis Ludwig-Leone et sa troupe.
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Peine perdue, c’est encore plus déçus que nous repartirons vers de nouvelles aventures musicales, ne sachant que faire de ce sentiment d’attraction-répulsion qui se renforce un peu plus à chaque écoute. Les idées sont toujours là, car Ludwig-Leone reste heureusement un artiste inspiré. Mais force est de constater que la recherche de l’efficacité a pris le pas sur l’excentricité qui donnait tout son sel aux créations du compositeur. Alors que confier le micro à des chanteurs différents était auparavant une force, c’est également aujourd’hui une faiblesse. Allen Tate n’est pas en cause ; sa voix de baryton est toujours aussi belle et les morceaux qu’il interprète font partie des réussites de l’album (Better Company, la soul langoureuse de Bones, Cairo).
On est en revanche vite irrité par les vocalises de Charlene Kaye qui en fait des caisses (Dead) ou nous donne de temps à autre l’impression d’écouter du mauvais Anathema (August). Et que dire de ces quelques refrains “accrocheurs” insupportables (Bride, Perfume) ? Ludwig-Leone n’est pas étranger à cette dégringolade, cédant de plus en plus de terrain à la facilité. L’exemple le plus frappant reste ce No Promises d’un autre temps qu’on croirait échappé d’un album de Mylène Farmer… On exagère à peine et on s’en va se cacher loin, très loin.
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