Avec son nouvel album Maison qui accueille généreusement invités et inspirations, Salut C’est Cool propose des chansons plus posées, tout en restant fidèle à sa folie douce.
Après un premier album, Sur le thème des grandes découvertes, paru en 2015, une salve de morceaux tous plus barrés les uns que les autres et des tournées incessantes qui leur ont permis de se hisser au rang de phénomène, les quatre camarades de Salut C’est Cool semblent plus motivés que jamais à l’idée d’engloutir les prochaines années. Top départ de cette nouvelle mission avec Maison, premier épisode d’une nouvelle série discographique.
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Derrière ce titre ultra-commun se cache toute une symbolique, qui s’applique d’abord à leur propre situation : exit Barclay et « leurs idées devenues trop Ibiza », comme en rigole James Darle – seul membre du groupe présent à notre interview –, pour un déménagement chez Pain Surprises (Jabberwocky, Miel De Montagne, Petit Prince…), le label du méticuleux producteur Jacques.
Incursions novatrices et part festive bien présente
Pour remonter aux fondations de leur Maison, on quitte Paris pour gagner le sud de la France, leur nouveau fief depuis deux ans. Là-bas, Salut C’est Cool trouve un cadre idyllique pour entretenir sa boulimie de compositions, enregistrant « tout le temps de la musique individuellement ».
Avec le plein de demos, le groupe fait ses valises et s’envole rejoindre Jacques au Maroc, lui aussi échappé de la Capitale. Ensemble, ils recensent les chansons qui rendraient ce disque cohérent – c’est la partie visible de l’iceberg.
Car l’apport du producteur à la légendaire tonsure se mesure jusque dans la structure des morceaux : « Parfois, nos compositions ressemblaient un peu à des tunnels, et Jacques est très fort pour trouver les lignes d’accords qui vont emporter le titre ailleurs, créer un véritable feu d’artifice. »
Maison explore ainsi un spectre des possibles s’aventurant dans des disciplines jusqu’ici boudées. Une pop très marquée par les années 2000 sur Mon réfrigérateur, de la house avec Baladeur, le morceau 14-01-2019 résolument synthétique, sans oublier l’explicite Canon des peurs.
Plutôt que de diversifier ses productions, le groupe s’attache à l’idée de proposer « un album qui s’écoute du début jusqu’à la fin », voire chez soi – « d’où le titre du disque », rajoute James, amusé. En dépit de ces incursions novatrices, la part festive de Salut C’est Cool est bien présente, exprimée même sur des « morceaux forts et violents », comme Visions et Voilà en fin d’album.
Un univers scrupuleusement organisé
Si son identité musicale est reconnaissable entre mille, Salut C’est Cool chante aussi son univers, qu’il organise scrupuleusement. « Avec cet album, on s’est rendu compte qu’on a des thèmes récurrents et des obsessions permanentes, reprend James. Il y a le temps, la nature, l’amitié ou encore comment se sentir bien. »
Ce dernier paradigme est central dans Mon réfrigérateur, dont les paroles faussement simplistes cachent une pensée chère à Albert Einstein : celle qui admet que chaque problème (quand il est bien posé) amène logiquement sa solution.
En 2019, Salut C’est Cool a décidé d’ouvrir sa Maison – au propre et au figuré – à ses copains. Parmi les invités, on découvre Léo Hoffsaes (Faire sécher mes cheveux au soleil), la rappeuse Moyen Age (Le Cassoulet), sans oublier Flavien Berger sur l’exquise ballade On ne peut pas revenir en arrière.
« Pour nous, Flavien a composé des morceaux éternels, comme Océan rouge. Enregistrer un duo avec lui avait vraiment du sens. Pour cette chanson, il était d’ailleurs comme un cinquième membre du groupe », avoue James. Le résultat de cette osmose totale aurait pu figurer sur l’intemporel Contre-Temps (2018) de Flavien Berger.
Un certain goût de l’imprévu
Même si ce nouvel album s’appelle Maison, Salut C’est Cool n’est pas du genre casanier. Le quatuor a déjà entamé sa (longue) tournée annuelle, avec quelques petits ajustements de rigueur. Désormais, Martin Carolo, responsable des effets spéciaux et de la réalisation des clips, accompagne le groupe sur les planches et crée en direct des saynètes qui sont projetées sur un écran.
Une idée audacieuse qui s’associe parfaitement à leur goût de l’imprévu : « Dans nos concerts, tout est improvisé. On est plutôt du genre à décider à la fin de chaque morceau ce qu’on passe ensuite. Ça nous permet de faire des petites surprises. »
Puisqu’il est question de surprise, le groupe en proposera une première dès juillet. Le temps d’une soirée, Salut C’est Cool aura carte blanche pour animer l’une des scènes du très attendu Dour Festival. Tout ce que l’on peut dire pour le moment, c’est que cette nuit s’annonce… chevaleresque !
Album Maison (Pain Surprises)
Concert Le 29 mai à Paris (Gaîté Lyrique)
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