De la house en caoutchouc foudroyée d’éclairs disco. Jouissif.
Sur son précédent album Doppelleben (“double vie”), l’Allemand Justus Köhncke vacillait de mélopées désuètes pour cabaret fin de siècle
en ouragans discoïdes à faire perdre la tête aux gambettes
des clubbers. Une symbiose originale, mais vraiment trop schizo. Du coup, le Dr Jekyll du label de Cologne, Kompakt, a choisi son camp. C’est dans la peau d’un certain Kinky Justice qu’il posait, l’an passé, son timbre nostalgique sur de jolies reprises synth-pop d’Iggy ou du Velvet. Et c’est sous son état civil qu’on le retrouve aujourd’hui, tout fou tout flamme, à la tête quasi aphone de Safe and Sound : fascinant road-movie mental où la techno la plus organique fait du frotti-frotta avec les boules à facettes. A la fois ténébreux et festif, mélancolique et radieux, hypnotique et terrestre, ce nouveau disque bipolaire offre un groove savamment contrarié. De Love & Dancing au très “goodlife” Parage, les compositions de Köhncke n’avaient jamais été aussi souples, aussi élastiques.
A mi-chemin, sa reprise du Feuerland de l’ex-Kraftwerk et membre d’Harmonia Michael Rother marquera une fascinante trêve krautrock pour un aller que l’on rêverait sans retour quelque part dans le cosmos.
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