Minimaliste et vaporeuse, la soul enchantée d’une Française douée.
Il faut souvent aux artistes une discographie développée, riche en expériences, en rencontres et en fausses pistes pour établir un univers, un ton ferme. Il ne faut à cette jeune Française qu’un second ep et sept titres pour imposer une personnalité, une flagrance. Car cette musique onirique, irréelle ne se mesure pas avec les outils anciens – les mélodies, les refrains – mais avec les sens, les nerfs, la peau. Même si elle n’abandonne que peu le contemplatif, l’état gazeux, elle demeure pourtant d’une étonnante fermeté, à l’image de ce Legalize, ectoplasme aux formes pulpeuses. Sabrina Bellaouel, comme les héros de la scène ralentie de Bristol, joue une soul-music calmante, un r’n’b ankylosé, mais suffisamment habité de courts-circuits et spasmes pour ne jamais virer au new-age pour spa toc. La production, aussi épurée qu’écrasante – ou s’agit-il de design sonique ? –, est ici aussi importante que le songwriting, alliés dans une même ardeur. Ce qui n’empêche pas Sabrina Bellaouel de composer d’authentiques chansons, comme L’Eau. Avec mélodie et refrain.
{"type":"Pave-Haut2-Desktop"}
Illusions s’écoute sur Apple Music.
{"type":"Banniere-Basse"}