On en avait ras le bol de Hood, l’éternel squatteur de la troisième division de l’internationale pop, rendant éternellement hommage, sur des disques vastes et moches, à trente ans de pop et de new-wave. Et puis le groupuscule et son angelot de chanteur en ont eu assez de voir leurs collègues lo-fi de Bristol aller […]
On en avait ras le bol de Hood, l’éternel squatteur de la troisième division de l’internationale pop, rendant éternellement hommage, sur des disques vastes et moches, à trente ans de pop et de new-wave. Et puis le groupuscule et son angelot de chanteur en ont eu assez de voir leurs collègues lo-fi de Bristol aller devant et eux rester derrière : ils ont demandé à Movietone et Third Eye Foundation de leur donner la clé des champs. Comme Hood reste Hood, cette clé les a menés vers un autre cimetière, où ils déterrent Disco Inferno ou Bark Psychosis. On les connaissait pressés, on les retrouve contemplatifs, mettant autant de titres dans leur nouvel album qu’ils en casaient sur une seule face de 45t. Observateurs de l’air du temps, ils prennent aussi ce qu’il y a de mieux chez les meilleurs voisins : les arrangements de violons et clarinettes de Movietone, les scratches de Crescent. Ils empilent sous eux ces catalogues d’influences, ces surligneurs de tristesse, en font un trône pour la voix de Christopher Adams. Fatalement, ça ne marche pas à tous les coups. Ainsi, on aurait dû leur dire que les Chants de Maldoror revus pour le rock étaient l’apanage de la décennie d’avant, ce qui aurait permis d’éviter un titre de clôture navrant. Pour le reste, ce Rustic houses, folorn valleys tiraille le coeur dans tous les sens. Imprévisible, la musique s’arrête et repart sur des basses dub, des aveux déclarés d’une voix blanche. Plus loin, c’est l’intro du Myrrman de Talk Talk et les rythmiques jazz de Bark Psychosis qui finissent sur un mur de guitares saturées. Entre les lumières de la ville et les brumes de la campagne, Hood se balade et hésite. Christopher Adams déboule toujours quand on ne l’attend pas, assène son commentaire et laisse le terrain libre pour son arsenal acoustique. On comprend mal comment, en l’espace de six mois, Hood est devenu cet invraisemblable prince de l’élégance réussissant à faire un disque magique, plein de mélodies et de coups de grisou sans être contaminé par les tendances isolationnistes des groupes visités. Ils n’ont pas changé, tout au plus été touchés d’un souffle venu de haut, qui a suffi pour transformer Hood en Hoodini.
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