“En tant qu’Anglais, je veux sonner différemment des Américains, en amenant dans ma musique toutes mes influences, du dub à la pop des années 80.” En obéissant à une telle profession de foi, Rodney Smith, alias Roots Manuva, ne pouvait qu’obtenir son affranchissement. Il y a deux ans, Brand new second hand, son premier album, […]
« En tant qu’Anglais, je veux sonner différemment des Américains, en amenant dans ma musique toutes mes influences, du dub à la pop des années 80. » En obéissant à une telle profession de foi, Rodney Smith, alias Roots Manuva, ne pouvait qu’obtenir son affranchissement. Il y a deux ans, Brand new second hand, son premier album, signait définitivement l’acte de naissance d’un rap britannique.
Mais depuis, Roots Manuva a dû remettre son titre en jeu. Le suspense sera de courte durée : calquant sa marche sur celle d’un sound-system rouleau compresseur, Run come save me transforme la compétition en une simple formalité. Sur un ring limité à l’essentiel, Roots Manuva assène des uppercuts aux mauvaises habitudes du rap. Witness ou Hol’ it up possèdent une tension incomparable. Malgré sa fascination pour la pop, Rodney Smith n’a pas pour autant coupé ses brûlots à l’eau tiède : il a préféré convoquer une soul moderne ? Dreamy days ? ou le chaloupé du reggae au chevet de sa bande-son. A la fois solide comme un rock ? les guitares de Swords in the dirt ? et tendre comme une envolée de cordes, Run come save me pourrait être le portrait d’un rappeur déterminé à faire progresser son art.
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