Le musicien a succombé à un arrêt cardiaque dans la nuit du 2 au 3 novembre. Il avait 49 ans.
Le trompettiste américain Roy Hargrove s’est éteint dans la nuit du 2 au 3 novembre à seulement 49 ans. Considéré comme l’un des jazzmen les plus brillants de sa génération, Hargrove a inspiré le monde de la musique dans son intégralité : aujourd’hui, tous lui rendent hommage, des vieux jazzmen aux avant-gardistes du hip-hop des années 2000.
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On Roy Hargrove: “Having been fortunate to play with the super, super trumpet stars of the day, I found it inconceivable that this new kid on the block could be in that class, could be that good. He was. He is, and will always be.” — S.R.
— Sonny Rollins (@sonnyrollins) 3 novembre 2018
????ROY HARGROVE.
— ErykahBadoula (@fatbellybella) 3 novembre 2018
Né le 16 octobre 1969 à Waco, au Texas, le jeune Hargrove n’a que 17 ans lorsqu’il est repéré par le trompettiste néo-traditionaliste Wynton Marsalis. Après une tournée européenne en sa compagnie, il faudra moins de deux années au jeune Hargrove pour apprendre à voler de ses propres ailes : en cinq ans, il n’enregistre pas moins de huit albums en tant que leader, et sera sollicité pour de nombreuses collaborations avec les prestigieux Sonny Rollins, Herbie Hancock, Slide Hampton ou encore Jackie McLean.
Un virtuose à l’identité musicale plurielle
Ayant rapidement fait ses preuves dans le monde du jazz traditionnel, le jeune prodige décide vite de partir explorer des univers musicaux différents dans lesquels il choisit de se développer parallèlement. Dès 2000, il commence à collaborer avec Erykah Badu ou D’Angelo, et apparaîtra sur les disques de Diana Ross ou encore de John Mayer dans les années qui suivront.
S’épanouissant entre néo-bop et styles musicaux plus contemporains, Hargrove finira par créer son groupe The RH Factor en 2003, qui servira de laboratoire pour rapprocher jazz, hip-hop, funk, soul ou gospel. Ce sont ces mélanges de genre qui vont créer l’identité de Hargrove : une identité qui dans un équilibre étonnant, fait simultanément fleurir autour de lui un public plus jeune et moins jazzeux, et ce sans jamais menacer sa réputation auprès des puristes. Comme le souligne Liberation, c’est cette dualité, qui lie néo-bop académique et groove bohème, que les Grammy Awards récompenseront à deux reprises, en 1998 et en 2002.
Héritage titanesque
Obligé d’être sous dialyse depuis quelques années à cause des complications d’une insuffisance rénale, Roy Hargrove continuait malgré tout d’arpenter les festivals et clubs de jazz. Cependant, dans la nuit de vendredi à samedi dernier il s’est éteint des suites d’une crise cardiaque. La nouvelle fut confirmée par son manager sur Facebook :
» Il était l’un des musiciens les plus respectés et aimés de notre communauté new-yorkaise et mondiale, ce trompettiste pionnier aux multiples récompenses Grammies qui était aussi connu pour sa passion débordante que pour les magnifiques ballades qu’il créait. «
C’est un héritage titanesque que Roy Hargrove laisse au monde de la musique. Le long de ses 30 années de carrière il aura sorti 17 albums comme leader, 20 en tant que sideman, et bien plus de musiques en comptant toutes ses autres collaborations aussi diverses que variées. Au final, tous ces projets auront contribué à son image de virtuose versatile, à jamais gravée.
http://www.youtube.com/watch?v=qxeb0cwjE8U
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