Retour musclé et réussi du duo sucré-poivré de la noisypop américaine.
A l’ère du téléchargement, il est de plus en plus rare de tomber amoureux d’un disque sur la seule foi de sa pochette. Celle de Rose City, le cinquième album de Viva Voce, est magnifique. Un bras et une guitare arrachés à la nuit par un projecteur. Ce pourrait être My Bloody Valentine, les Throwing Muses, Yo La Tengo ou Luna. Autant de groupes qui figurent au panthéon de Viva Voce, qui voue un culte quasi exclusif à la noisy-pop du début des années 90. A l’esthétique et au son de leurs idoles, ces enfants West Coast des Pixies mêlaient jusqu’à présent la nonchalance psychédélique d’un Brian Jonestown Massacre.
Mais Viva Voce a mué. Sur Rose City, on découvre un groupe plus musclé (Devotion), plus sensuel (Octavio), plus pop (Rose City), plus émouvant (The Slow Fade), touché par le virus bienfaisant de l’americana (Flora). Un groupe maître de sa musique et des images qu’elle éveille. Nul besoin de clip pour accompagner le superbe Red Letter Day, qui fait rouler les guitares sur les hanches et les hanches au ralenti. Il est rare de tomber amoureux d’une pochette. Et plus rare encore de ne pas être déçu par ce qu’elle contient.