Brillant d’un éclectisme débonnaire et amical, Remedy ? le premier album qui les révéla il y a deux ans ? fut considéré comme une tentative, rigolarde et épicurienne, de synthèse. Des rythmes furieux et déform(at)és, un funk venu du futur, des ballades martiennes ou des traces de fièvre latine : comme les visiteurs nocturnes d’un […]
Brillant d’un éclectisme débonnaire et amical, Remedy ? le premier album qui les révéla il y a deux ans ? fut considéré comme une tentative, rigolarde et épicurienne, de synthèse. Des rythmes furieux et déform(at)és, un funk venu du futur, des ballades martiennes ou des traces de fièvre latine : comme les visiteurs nocturnes d’un supermarché musical et infini, le boulimique duo déformait ses poches à force de les remplir et c’est la house qui encaissait les sales coups.
Même si cette deuxième aventure s’avère plus courte, ramassée et moins gargantuesque que l’épisode précédent, elle voit les deux Anglais aggraver leur cas. Résultat de multiples chapardages, Rooty offre une singulière vision de l’honnêteté. L’espagnolade Broken dreams, le simili-gospel de Do your thing ou les grooves sexy empruntés à Prince prouvent que l’imitation, le décalque ou les détournements restent chez eux les exercices de styles les plus pratiqués. Pris séparément, chaque morceau paraît chargé de réminiscences, de clichés dignes de cartes postales aux tons criards.
A la longue, tant de facilité pourrait exaspérer et envoyer les auteurs de Rooty végéter dans un vulgaire pénitencier de plagiaires. Mais cela reviendrait à occulter leur incroyable facilité à s’accaparer les biens d’autrui. Car loin d’être vaine, leur cleptomanaie précède un impartial recyclage où seul le fun est précieusement conservé.
Si Basement Jaxx tend constamment la main à l’auditeur et sollicite lourdement son inconscient collectif, c’est pour que tous les candidats potentiels puissent pénétrer dans cet imaginaire coloré, ce parc d’attraction où les univers parallèles se croisent à une vitesse folle.
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