“La première chose à faire : assassiner tous les avocats” (Shakespeare, in King Henry vi). Sacré William, qui prévoyait des siècles en avance la mainmise des services juridiques des maisons de disques sur les BO hollywoodiennes. Un horrible marché aux royalties, où les titres semblent tous avoir été marchandés et discutés par des spécialistes des […]
« La première chose à faire : assassiner tous les avocats » (Shakespeare, in King Henry vi). Sacré William, qui prévoyait des siècles en avance la mainmise des services juridiques des maisons de disques sur les BO hollywoodiennes. Un horrible marché aux royalties, où les titres semblent tous avoir été marchandés et discutés par des spécialistes des droits dérivés sourds des deux oreilles. Mais on pardonne beaucoup à Roméo & Juliette. D’abord parce qu’on y sent le travail de passionnés de musique, capables de condamner les Butthole Surfers et One Inch Punch à l’excellence, sur les graves et époustouflants Whatever (I had a dream) et Pretty piece of flesh. Ensuite parce que les Juliette conviées évitent toutes le romantisme gluant généralement à l’affiche dans ce genre de projets, de la pop polaire de Stina Nordenstam à la disco impériale de Kym Mazelle, de la soul sophistiquée de Des’ree à la vulgarité sexy de Garbage #1 crush, presque inédit. Aussi parce que la passion des Roméo sait éviter la superproduction en panoramique, préférant susurrer que déclamer, cheveux au vent, sous le balcon : ainsi Gavin Friday, Radiohead ou même Mundy. Enfin parce qu’on retrouve la plus tendre chanson jamais écrite (en Suède) au générique final : l’enflammé You & me song des Wannadies, le genre de choses qu’on aurait aimé avoir su écrire à 15 ans (puis à 16, 25, 32, 43, 56).
{"type":"Pave-Haut2-Desktop"}
{"type":"Banniere-Basse"}